Dimanche 21 juillet 2013

16ème TO C: Dieu un et multiple

 

Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes

Ils lui demandèrent

Le voyageur reprit

 

Le texte passe sans transition ni logique apparente du pluriel au singulier pour décrire le ou les hôtes d’Abraham.

 

La Tradition, y compris la Tradition juive, a vu en ces 1/3 personnages la manifestation de la divinité, de la shequina ou présence de Dieu.

 

Cependant, l’idée que Dieu, le Seigneur du ciel et de la terre, puisse venir se promener sur terre au milieu des hommes ou sous une apparence humaine,

rappelait trop les diverses apparitions mythologiques des divinités païennes.

 

Une solution consisterait alors à remplacer la dite apparition divine par une apparition angélique

mais avec le risque d’en réduire l’importance

         ou de donner trop d’importance aux anges…

 

L’ambiguïté reste fondamentalement dans le texte.

 

Mais cette ambiguïté elle-même, comme difficulté à exprimer l’être de Dieu, était peut-être alors la meilleur façon de parler en vérité de Dieu : Dieu dépasse l’idée qu’on peut se faire de lui. La Dieu unique ne peut se laisser enfermer dans une unique conception de ce qu’il est.

Dieu en hébreu se dit Elohim = un mot pluriel.  

 

La diversité des manières de servir Dieu : comme Marthe ou comme Marie est aussi sans doute une garantie d’authenticité.

Vouloir imposer une manière unique de vivre sa foi serait une négation de l’être un et pluriel de Dieu.

Les chrétiens ont évidemment fait assez rapidement une lecture Trinitaire de l’unique et triple apparition de Dieu à Mambré.

Nous connaissons tous la fameuse icône de Roublev représentant  trois hommes unis au niveau des leurs ailes…

Au centre, se trouverait le Verbe, celui qui s’incarnera plus tard par Marie en l’homme Jésus.

Le Verbe au centre car c’est par son Verbe, son Logos, que Dieu se manifeste dans l’histoire.

 

Mais si les 3 personnes de la Trinité sont différenciées, elles sont cependant inséparables, jamais étrangères l’une de l’autre.

Jn 14, 9 Qui m'a vu a vu le Père.    dit Jésus, le Verbe fait chair.

 

Nous nous tournons volontiers vers un crucifix i.e. une représentation de l’incarnation du Verbe pour nous adresser au Père.

 

Ga 4,6  Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie : Abba, Père ![7]

 

C’est l’Esprit qui dans le NP, crie vers le Père avec les mots du Fils. 

 

C’est l’Esprit qui nous identifie au Fils, au Verbe de Dieu

C’est l’Esprit qui fait de nous des Fils et nous introduit dans le dialogue de la Trinité Sainte.

 

Si nous laissons l’Esprit prier à travers nous, alors lorsque nous prions, c’est Dieu qui par nous parle à Dieu, et nous qui sommes plongés dans la communion unique des 3 personnes divines.