Dimanche 28 juillet 2013

17ème TO C :prières collective et personnelle

 

La première lecture = prière ou marchandage d’Abraham pour la préservation des habitants de Sodome.

L’évangile = le Notre Père et de l’efficacité de la prière

« demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte »

 

Abraham est seul dans sa prière. Mais il prie pour les autres.

De même nous pouvons et devons prier même lorsque nous sommes seuls. Mais notre prière ne doit pas être égocentrique ; notre prière personnelle doit être aussi pour les autres.

La prière que Jésus nous a enseigné est en cela un parangon de ce que doit être notre prière : même lorsque nous la récitons seul, nous disons toujours « Notre Père » et  jamais « Mon Père ».

 

La prière de demande est une prière ecclésiale par nature.

 

Différence avec un acte de consécration ou prière d’abandon : on demande pour tous mais on ne peut offrir que soi.

Exemple : prière du père de Foucault.

Mon Père, je m’abandonne à Toi, fais de moi ce qu’il Te plaira. Quoi que Tu fasses de moi, je Te remercie, je suis prêt à tout, j’accepte tout. Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, je ne désire rien d’autre mon Dieu.

 Je remets mon âme entre tes mains. Je Te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je T’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains sans mesure, avec une infinie confiance, car Tu es mon Père.

 

Abraham a prié seul et a été exaucé.

De même Jésus nous invite à la prière personnelle :

Mt 6,6  Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

 

Mais cette prière personnel n’est pas exclusive d’une prière collective.

Dans le Judaïsme, cela est si vrai que certaines prières ne peuvent être récités sans le quorum de 10 hommes ou miniane.

La Gémara (Berakhot 21 b) nous enseigne qu'"une personne seule ne peut dire la kedousha", car il ne peut l'atteindre à lui seul : celle-ci n'a de valeur qu'au sein et au service de la communauté.

Quant au chiffre 10, c'est parce que sur les 12 explorateurs envoyés par Moïse, seuls Josué et Caleb revinrent enthousiastes. Les dix autres, découragés, ont réussi à faire vaciller l'intention de tout un peuple de partir à la conquête de la terre de Canaan. Dix personnes décidées et pleines de bonnes intentions peuvent donc elles aussi changer le cours des choses.

C'est le même nombre de 10 personnes intègres qui aurait permis à Sodome et Gomorrhe de ne pas être détruites, grâce à l'intervention d'Abraham auprès de Dieu (Genèse 18, 32).      cf Wikipédia

 

Nous n’avons pas conservé cette obligation en Eglise.

Mt 18,20 Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux."

2 ou 3. Et de fait, le code de droit canonique dit encore aujoud’hui au n°906 :

Le prêtre ne célébrera pas le Sacrifice eucharistique sans la participation d'un fidèle au moins, sauf pour une cause juste et raisonnable.

 

L’eucharistie est par exemplarité la prière ecclésiale, une prière collective.

 

Le Concile Vatican II a commencé à mettre cela en valeur en favorisant la participation active des fidèles à l’eucharistie y compris lorsque le prêtre parle seul au nom de l’assemblée :

« prions le Seigneur » => tous (ceux qui le peuvent) debout…

 

Puisque la messe ne saurait être le lieu adéquat de la prière personnelle,

On ne peut pas se contenter de la messe pour être un bon chrétien, quand bien même on célèbrerait la messe chaque jour,

Prière ecclésiale et oraison personnelle sont comme les 2 jambes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour avancer à la suite du Christ.

Certes Jésus est venu pour les boiteux mais bien  pour qu’eux aussi marchent !