Dimanche 9 février 2014

5ème TO A, dimanche de la santé : un Dieu cataplasme

 

« Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. » Is

Si… alors…  action / réaction,  la carotte et du bâton.

Mais est-ce ainsi que les choses marchent ?

Dans la réalité de notre monde, est-ce que les méchants sont toujours punis et les justes récompensés ?

Tel n’est pas le constat de Job, lui le juste que les malheurs accablent :

Jb 21,7 Pourquoi les méchants restent-ils en vie, vieillissent-ils et accroissent-ils leur puissance ?

 

Ceux qui font de Dieu un distributeur de sanctions sur terre finissent généralement par perdre la foi ou se révolter contre Dieu :

Jb 23,4  j'ouvrirais un procès devant lui, ma bouche serait pleine de griefs.

 

Or à face à cette accusation, le Seigneur Dieu répond que Job a bien parlé

Jb 42, 8 comme mon serviteur Job, parlé avec droiture de moi."

 

Job a bien parlé. Non pas en accusant Dieu de tous ses malheurs mais en refusant la conception traditionnelle d’un Dieu adepte de la justice immanente, d’un Dieu réduit à une simple justice distributive, aveugle.

La justice représentée comme aveugle mais qui peut devenir inhumaine en toute légalité…

 

« Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. » Is

 

« Tes forces reviendront rapidement » dit Isaie selon le texte liturgique et non pas « ta blessure se guérira» comme le traduit la BJ ou « ton rétablissement s'opérera très vite » selon la TOB.

 

La liturgie nous oriente ainsi vers une guérison qui ne serait pas avant tout physique.

 

On retrouve la même spiritalisation dans la lettre de Jacques où s’enracine scriputairement notre pratique du sacrement de l’onction des malades :

Jc 5 L'un de vous est-il malade ? Qu'il fasse appeler les anciens de l'Eglise et qu'ils prient après avoir fait sur lui une onction d'huile au nom du Seigneur.  [15] La prière de la foi sauvera le patient

 

« la prière de la foi sauvera le patient », salut qui peut ou non passer par une guérison physique mais la guérison physique n’est pas le but premier recherché et elle n’arrive qu’exceptionnellement.

Le sacrement des malades nous donne surtout la force de vivre notre souffrance en étant configuré au Christ « Jésus Christ, ce Messie crucifié» dont parle Paul et ainsi d’accueillir avec lui le salut, la gloire de la résurrection.  « la prière de la foi sauvera le patient »

 

Les apparitions de la Dame à Lourdes et donc le sanctuaire et les pèlerinages à Lourdes ne sont pas fait pour d’éventuelles guérisons physiques mais sont au service de la foi, la foi en l’Immaculée conception de Marie et par la même la foi en la grandeur de son Fils…   

 

Quelle idée nous faisons-nous de Dieu ?

Un guériseur-marabout ? un juge impitoyable ? un distributeur de bons-points ou de punitions ?

Ce n’est qu’au ciel, lorsque nous verrons Dieu tel qu’il est que notre réponse sera enfin parfaite mais n’attendons pas le ciel pour la parfaire et la purifier. Et être ainsi "sel de la terre" et "lumière du monde". !