Dimanche 30 mars 2014

4ème de carême : aveuglés par la lumière

 

Jésus leur répondit : " Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : 'Nous voyons !' votre péché demeure. "

 

Etrange !

En quoi être aveugles reviendrait à ne pas avoir de péché et inversement voir, être dans le péché ?

 

La cécité dont parle Jésus n’a visiblement rien à voir avec une quelconque infirmité physique : il n’y a aucun lien de causalité direct entre péché et maladie !

 

Certes, des comportements peccamineux peuvent entraîner des maladies, mais il ne faut pas y voir une quelconque sanction surnaturelle.

 

Fumer aggrave le risque de cancer : cela n’a rien de malin et rien de divin.

 

« Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché »

L’aveugle en question, c’est celui qui n’a pas reçu les lumières de la connaissance du bien et du mal, qui ignore ce qui est moral ou non, ce qui est bien ou mauvais.

 

C’est le cas d’un petit enfant avant l’âge de raison. Il peut faire des bêtises, il peut même faire des choses matière à péché, mais il ne saurait encore faire des péchés faute de connaître la différence entre le bien et le mal.

 

Pécher suppose la connaissance et la liberté.

« du moment que vous dites : 'Nous voyons !' votre péché demeure. " »

 

L’éducation et la science même des pharisiens sont pour eux une accusation. Ils font le mal en toute connaissance des choses !

 

Certes, on ne peut échapper totalement au mal et nul d’entre nous ne saurait vivre sans commettre quelques péchés véniels :

Ro 7 en effet, vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l'accomplir :[19] puisque je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas.

 

Encore faut-il le reconnaître pour en demander pardon.

Ps 51

[5] Car mon péché, moi, je le connais, ma faute est devant moi sans relâche

[4] lave-moi tout entier de mon mal et de ma faute purifie-moi.

 

La foi des chrétiens dans le pardon de Dieu devient ici parfois presque un vice…

« Puisque Dieu veut me pardonner, pourquoi se gêner… » On abuse souvent de la bonté de Dieu !  

 

Se faire vomir pour encore se goinffrer.

Les mafiosi se confessant pour mieux recommencer le mal.

GS n°50 chrétiens sachent bien qu'ils ne peuvent pas se conduire à leur guise, mais qu'ils ont l'obligation de toujours suivre leur conscience, une conscience qui doit se conformer à la loi divine; et qu'ils demeurent dociles au magistère de l'Eglise, interprète autorisé de cette loi à la lumière de l'Evangile.

 

D’où un devoir pour chacun d’éduquer sa conscience en essayant de toujours mieux connaître, comprendre et aimer les enseignements de l’Eglise.

Le sacrement de la réconciliation, en particulier par le dialogue avec le prêtre, peut être un de ces lieux pour accueillir et vivre de la lumière de l’Evangile.