Dimanche 22 juin 2014

Saint- Sacrement :  

De même que le jeudi Saint où nous faisons mémoire de l’institution de la Cène du Seigneur , la liturgie nous propose l’évangile johannique du lavement des pieds,

De même aujourd’hui où nous célébrons solennellement le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Seigneur en son eucharistie,   la liturgie nous donne à lire en partie le discours johannique du Pain de Vie : un texte qui en dépit des apparences ne parle pas _ à mon avis_ directement de l’eucharistie.

« Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. "

 

« ont mangé »   = efagon     du verbe  esqiw  manger

ð  -phagie

«celui qui mange ce pain » = trwgwn   de  trwgw = mâcher  

 

Vocabulaire différent car il ne s’agissait pas de manger Jésus comme on mange une autre nourriture.  

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle »

Manger Jésus, le  mâcher, c’est dans le vocabulaire johannique l’accueillir dans le concret de sa vie, être un vrai croyant, un vrai disciple jusqu’à la mort i.e. jusqu’au sang.

 

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle »

Mais pas facile à comprendre : contresens anthropophage des auditeurs de Jésus.

Jn 6 [60] Après l'avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : "Elle est dure, cette parole ! Qui peut l'écouter ?"

 [66] Dès lors, beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle »

 

Même si tel n’est pas le sens premier du texte johannique, ce n’est pas sans raison que la liturgie de l’Eglise l’utilise en cette fête de Saint-Sacrement et plus généralement pour parler de l’eucharistie.

 Ignace d’Antioche  l'appelait  un « médicament pour la vie éternelle ».

Communier au Corps et au Sang du Christ donné en son eucharistie _ notez le glissement sémantique de Pain à Corps _  C’est dans la foi communier au Christ lui-même et donc être déjà avec lui ressuscité et avoir ainsi la vie éternelle.

Mais ceci n’est vrai que dans la foi.

1 Co 11, 29 [28] Que chacun s'éprouve soi-même avant de manger ce pain et de boire cette coupe ;

[29] car celui qui mange et boit sans discerner le corps mange et boit sa propre condamnation.

 

Le salut donné par la communion au Corps et au Sang du Christ, médicament d’éternité n’a rien d’automatique.

sinon ce serait de la magie !

De même les sacrements de l’Eglise ne sont authentiquement reçus que sous réserve d’y croire. D’y croire non pas seulement en pensée et en parole mais en acte et en vérité:

Ainsi pour la confession : le pardon n’est validement reçu que s’il y a repentance et volition à changer de vie !

 

 

« Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. »

 

Lorsque nous communions au Sacrement de son Corps et de son Sang eucharistiés, nous ne communions pas simplement pour nous-même chacun personnellement, mais nous nourrissons le Corps tout entier de l’Eglise, en particulier ceux qui ne peuvent pas communier sacramentellement pour une raison ou une autre.

 

« Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. »

 

Ce pain de vie unique, c’est le Christ Jésus !

Au-delà de la communion sacramentelle et eucharistique, si nous vivons de Jésus dans le concret de nos vies, si nous l’assimilons quasi charnellement, alors nous serons 1 ensemble et 1 avec Dieu et nous vivrons éternellement.