Mercredi 24 décembre 2014

Nuit de Noël : un bien-fait historique

Malgré le récit que nous venons d’entendre proclamer et en dépit du fait que Luc affirme s’être renseigné de la véracité des faits auprès de Marie qui  « Lc2 [19] conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur.

Il est peu probable que les évènements se soient déroulés comme décrits par l’évangile lucanien.

 

L’évangile nous dit vrai : il est « parole d’évangile » quant au sens des évènements ; il n’est pas vérité « journalistique » quant à la factualité des évènements.

 

Jésus est né !

Il est né, juif d’Israël, au temps de la domination romaine… mais :

Le seul recensement connu de Quirinius semble avoir eu lieu en +10.

Quant au roi Hérode (le Grand), alors roi selon Mt 2,1, il est mort en -4.

Autant dire qu’un certain flou existe sur l’année de naissance de Jésus et encore plus sur le jour en question (une chance sur 365 que ce soit le 25/12).

 

La naissance de Jésus est un non évènement historique tout en étant le centre de l’histoire, la référence calendaire. La naissance de Jésus s’est passée incognito.

  

Le concert des anges a probablement eu lieu mais il n’a sans doute pas été entendu par nos oreilles humaines : le monde invisible est aussi difficilement audible !

 

En fait, ce n’est qu’après la mort et la résurrection de Jésus et le don l’Esprit Saint, que ses disciples ont enfin compris qui il était : Dieu fait homme, l’Emmanuel « Dieu avec nous ».

Jésus, vrai Dieu et vrai homme : éternel selon sa nature divine et venu « vivre dans le monde présent » selon notre nature humaine.

En Jésus, « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes ».

 

Mais cela ne fut pas une manifestation avec force et fracas. Dieu n’a pas souhaité se montrer dans une théophanie de tonnerre et de feu comme la Bible nous le décrit avec Moïse. Cf Ex 19,18

Il s’offre à nous avec la faiblesse d’un nouveau-né.

 

Il veut que tous le reconnaissent comme Fils de son Père, que tous les hommes deviennent chrétiens tant il est vrai qu’ « il n'y a pas sous le ciel d'autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés." Ac 4,12

Mais il veut que nous le choisissions par amour et non pas par peur ou par calcul.

 

Il ne vient ni dans le bruit des médias ni dans celui des caisses enregistreuses.

Il ne s’impose pas dans un grand bruit de bottes.

L’âne et le bœuf du petit jeu scénique avaient bien raison :

« Dis… Tu crois que quand on obéit par la peur, c’est vraiment obéir ? Non… Moi, c’est quand j’aime que j’obéis le mieux. D’ailleurs mon maître, je le suis partout où il va ! »

 

Ne soyons pas bête mais mettons toute l’intelligence de notre cœur à comprendre l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous.

Et que cette intelligence des cœurs devienne intelligence des faits en étant concrètement, comme nous y invite St Paul, « un peuple ardent à faire le bien ».

Amen et joyeux Noël !