Dimanche 22 mars 2015

5ème de carême B : l’heure est venue

« L’heure est venue » dit Jésus, l’heure de sa glorification, l’heure pour le grain de mourir pour porter du fruit.

Ce n’est pas le grain de blé qui décide de l’heure, il ne fait pas les saisons.

De même ce n’est pas Jésus qui a choisi le moment de sa mort, il l’a attendue et accueillie.

 

Et pour nous ?

Nous n’avons pas décidé du moment de notre naissance, pouvons-nous décider de l’heure de notre mort ?

 

Nous n’avons pas décidé du moment de notre naissance certes.

Mais pour un certain nombre d’entre nous, le moment de notre conception a été plus ou moins choisi par d’autres : que ce soit dans le choix des moments des rapports, les aides éventuelles à la procréation ou inversement l’usage ou non de moyens contraceptifs.

Quant à l’accouchement lui-même, il est généralement programmé et parfois provoqué, à l’heure voulue…

 

Le désir de gérer au mieux conception,  grossesse et accouchement est légitime.

Vous avez probablement  entendu rapportés les propos du pape François :

« Certains pensent, excusez-moi du terme, que pour être de bons catholiques, il faut se comporter comme des lapins, mais ce n'est pas le cas. »

Le désir de gérer au mieux conception,  grossesse et accouchement est légitime.

 

Le tout étant pour ce faire de choisir les moyens les meilleurs, les plus responsables, les plus respectueux de la personne humaine, de ce qu’elle est y compris dans ses rythmes biologiques.

 

Mais l’homme n’étant pas une horlogerie suisse. Le mieux théorique peut être concrètement un mal pour telle ou tel. Il y a donc un travail de discernement à faire.

 

La naissance est généralement plus ou moins programmée.

Peut-il en être de même pour notre mort ?

 

Le commandement sacré « tu ne tueras pas » est indépassable. Mais nous finissons tous cependant par mourir à cette vie terrestre.

La question étant de savoir s’il peut être légitime de provoquer cette mort à laquelle on ne saurait échapper.

 

Déjà le pape Pie XII, médecin, avait affirmé qu’il était légitime de refuser un traitement médical si on le trouvait inopportun, trop invasif, ou même trop cher… quitte à en mourir.

On admet aussi que la lutte contre la souffrance puisse entrainer de manière consciente la mort du patient. La mort n’étant pas le but recherchée mais la conséquence assumée d’une lutte contre la souffrance.

 

Le désir de ne plus souffrir quitte à en mourir peut-être légitime.

  

Et de même qu’on ne demande pas son avis au futur enfant à naître, on aussi peut être amené à décider pour le mourant s’il n’est plus à même de le faire lui-même : prudence et discernement.

 

Heureux celui qui a pu voir venir sa mort et s’y préparer  dans la paix.

 

Il n’est généralement pas bon de provoquer un accouchement trop longtemps avant terme.

Il n’est sans doute pas bon de provoquer la mort avant son heure.

 

Mais n’oubions pas qu’au-delà de « l’heure de notre mort », nous attends la vie éternelle avec Dieu.