Dimanche 5 avril 2015

Soir de Pâques : « ils ne l’ont pas vus »

 

 

« Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,

et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;

mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Lc 24

 

C’est alors qu’entra l’autre disciple,

lui qui était arrivé le premier au tombeau.

Il vit, et il crut.  Jn 20

 

2 démarches en apparence semblables pour 2 résultats opposés.

Voire 2 récits contradictoires d’un même évènement…

 

Dans les 2 cas, il s’agit d’aller au tombeau, là où le cadavre de Jésus avait été déposé.

 

 

Les disciples d’Emmaüs rapportent que ceux qui sont allés au tombeau ont bien trouvé les choses telles que les femmes le leur avaient dit et ils disent vrais en affirmant que lui, Jésus, ils ne l’ont pas vus.

Le récit est circonstancié, honnête et vrai. Mais il est froid et sans émotion.

 

Rapport d’autopsie : n’a jamais rendu la vie à personne

 

 

Lorsque le disciple bien-aimé entre enfin dans le tombeau, il constate lui aussi un vide : il n’y a plus rien, rien à voir. Et alors « il vit, et il crut ».

 

L’ordre des mots est important : « il vit, et il crut » et non pas « il crut, et il vit » ou « il croyait et donc vit ».

Le disciple bien-aimé n’est pas dans l’autosuggestion, il ne vit pas ce qu’il voulait croire : à ce moment-là il ne voit pas Jésus vivant. Il voit qu’il n’y a rien à voir, il voit et il croit.

Sa foi ne s’oppose pas à ce qu’il voit mais elle va au-delà de ce qui est visible.

 

La foi ne s’oppose pas aux faits, on pourrait dire à la vérité scientifique : sa foi va au-delà, elle comprend ce que les sens et la science ne peuvent que constater, elle donne sens.

 

Il n’y a pas à opposer sciences et foi.

Rabelais disait : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme »

Mais de même vouloir croire au mépris de la science serait ouvrir la voie au fanatisme.

Il n’y a pas 2 vérités distinctes et autonomes celle de la foi et celle de la science : le monde ne ment pas puisque c’est Dieu qui l’a créé : il vit que cela était bon.

 

Certes, la disparition du corps de Jésus lors de sa résurrection reste un mystère inaccessible à la science car cela nous entraine au-delà du monde créé pour nous introduire en Dieu. Et Dieu n’est pas quantifiable ou mesurable : il n’est pas un fait scientifique il est une Personne (et même 3).

 

"Saint, Saint, Saint, Seigneur, Dieu Maître-de-tout, Il était, Il est et Il vient." Ap 4.8

 

 

 

 Evangile : « Reste avec nous car le soir approche » (Lc 24, 13-35)

Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.

Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient empéchés de le reconnaître.
Jésus leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.

Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d’aller plus loin.
Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.

Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu,
il le leur donna.
Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.