Dimanche 9 août 2015

19ème TO B : mangez-moi !

    Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : 
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. 
Le pain que je donnerai, c’est ma chair, 
donnée pour la vie du monde. »

 

Jésus se présente comme un pain qui doit être mangé.

Manger Jésus, manger sa chair : un tel discours, s’il est pris à la lettre, est difficile et même impossible à entendre.

[60] Après l'avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent : "Elle est dure, cette parole ! Qui peut l'écouter ?"

 [66] Dès lors, beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui.

 

Les 1ers chrétiens, répétant les paroles de Jésus,  seront d’ailleurs soupçonnés d’anthropophagie.

 

 

Le discours du pain de vie n’a de sens et n’est audible que s’il est interprété métaphoriquement.

Regardons 2 interprétations possibles.

 

Interprétation eucharistique. La plus fréquente.

Il s’agit non pas de manger la viande du Jésus historique mais de communier à son être même qui nous est donné dans l’eucharistie sous l’apparence du pain (et du vin).

Jn 6, [54] Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour.

 

Gage de vie éternelle, l’eucharistie est appelée parfois « médicament d’éternité ».

 

Communion aux malades : les custodes ressemblent à des boites de médicaments  (parfois même cela en est carrément).

 

Cependant, le 4ème évangile ne parle pas par ailleurs de l’institution de l’eucharistie et le vocabulaire du discours du « pain de vie » est très différent de celui des récits eucharistiques que ce soit chez Paul ou dans les évangiles synoptiques.

Mâcher et non pas manger. Chair et non pas corps. Etc.

 

Une lecture symbolique de « discours du pain de vie » pourrait être plus conforme à l’esprit du 4ème évangile.

 

Lecture à deux niveaux.

·         Du côté de Jésus :

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : »

Jésus vient de Dieu et il est la vie. (le pain étant la nourriture de base)

 

·         Pour nous :

Jn 6, [54] Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour.

-          Le pain : « si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

Manger le pain c’est croire en Jésus : « Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. »

-          Le sang : c’est la vie concrète à la suite du Christ.

1Jn3 18] Petits enfants, n'aimons ni de mots ni de langue, mais en actes et en vérité.

[19] A cela nous saurons que nous sommes de la vérité,

 

La communion eucharistique n’est salutaire que si elle s’inscrit dans un désir de vivre en vérité de Jésus Christ. On ne peut recevoir le Pain de vie si on refuse de partager le pain quotidien.

 

Père Chevrier, fondateur du Prado, disait  « le prêtre est un homme mangé ».

Nous sommes tous prêtres par le baptême, invités à être « pain de vie », à nous faire nourriture pour les autres.