Samedi 15 août 2015
Assomption de Marie
L’Église ayant institué une fête de l’Assomption de Marie
i.e. une commémoration de la montée de Marie au ciel en son corps et son âme au
terme de sa vie terrestre,
Il a bien fallu choisir des textes bibliques pour les
célébrations liturgiques.
Or, la Bible ne parle pas de l’Assomption de Marie.
Le Nouveau testament est centré sur le Christ Jésus vivant
puis présent dans son Eglise, il ne s’intéresse guère à Marie… à moins que cela
ne concerne d’abord Jésus.
Les textes bibliques finalement retenus pour la messe d’aujourd’hui
soit ne parlent donc pas de Marie soit ne parlent pas de son Assomption.
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La femme de l’Apocalypse qui engendre le Christ dans la
douleur (les persécutions) est une allégorie de l’Eglise.
Il est vrai que Marie est elle aussi volontiers présentée
comme une allégorie de l’Eglise.
Mais 2 allégories d’une même réalité ne sont pas forcément
une même réalité.
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Quant à l’Evangile, s’il parle bien de Marie, il s’agit du
récit de la Visitation, rencontre de marie avec Elisabeth ou plutôt première
rencontre entre jésus et Jean le futur Baptiste.
La Visitation n’est pas tant une fête mariale qu’une fête christique.
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L’Assomption de Marie n’est pas un évènement biblique.
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C’est donc ailleurs, dans d’autres récits, que nous trouvons relaté l’évènement de l’Assomption
de Marie au ciel.
Ces récits, non canoniques, non bibliques, sont rangés dans
la catégorie d’apocryphes chrétiens et généralement composés entre les IIème
et VIIème s.
Je vais vous lire un
passage de l’apocryphe intitulé l’Assomption
de Marie, vraisemblablement finalisé vers le VIème s.
(Marie) compléta le
cours de sa vie, le visage souriant vers le Seigneur.
Le Seigneur l’embrassa,
prit son âme sainte et la déposa dans les mains de Michel en l’enveloppant de
peaux dont il est impossible de dire l’éclat. Et nous les apôtres, nous vîmes l’âme
de Marie remise entre les mains de Michel, parfaite en toute forme humaine,
excepté seulement l’apparence féminine et masculine, n’ayant d’autre
ressemblance de tout le corps et d’une blancheur sept fois plus grande que
celle du soleil. Le sauveur dit à Pierre : « Protège soigneusement le
corps de Marie, ma demeure. Sors par la gauche de la ville, tu trouveras un
tombeau neuf. Déposes-y le corps, et attendez là jusqu’à ce que je vous parle. »
Quand le Sauveur eut dit cela, le corps de Marie s’écria : « souviens-toi
de moi, roi de gloire, souviens-toi que je suis ta créature ; souviens-toi
que j’ai gardé le trésor qui m’a été confié. ». Alors le Seigneur dit au
corps : « je ne t’abandonnerai pas, ma perle, trésor inviolé, non,
jamais je n’abandonnerai le trésor scellé, jusqu’à ce qu’il soit cherché. ».
in Ecrits apocryphes chrétiens 2, Pleiade, p233.
Remarquons dans ce récit un décalage entre l’Assomption de l’âme
de Marie et celle de son corps ce qui légitimiste les traditions à propos d’un
tombeau de Marie.
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Je trouve particulièrement savoureux l’échange entre le
corps « vide » de Marie et le Seigneur Jésus. souviens-toi que j’ai gardé le trésor qui m’a été confié.
De quel trésor parle le corps de Marie ?
·
Le plus grand trésor qu’il ait porté, c’est
Jésus, le Fils de Dieu lui-même.
·
et l’autre trésor c’est l’âme de Marie.
J’aime à imaginer mon corps, après ma mort, dans la même situation que celui de Marie et
craint vers le Seigneur. souviens-toi que
j’ai gardé le trésor qui m’a été confié.
De quel trésor parlerait mon corps ?
·
le plus grand trésor qu’il ait porté, c’est
Jésus, le Fils de Dieu lui-même, à chaque communion eucharistique
·
et l’autre trésor c’est mon âme.
De même que le Seigneur n’a pas voulu que le Corps de sa
mère connaisse la corruption, de même nous croyons qu’il nous ressuscitera dans
la totalité de notre être, corps et âme. « je
ne t’abandonnerai pas, ma perle »
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C’est donc dans la plénitude de notre personne que nous
devons chercher à honorer Dieu. Pas
seulement en esprit mais en aussi acte.
Que Marie, qui nous précède dans la plénitude de son être
auprès de son Fils, intercède pour nous afin que nous aussi puissions entrer un
jour dans la gloire de Dieu.
Fille de roi, elle est là, dans sa
gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.