Dimanche 16 août 2015
20ème TO B :
Enivrons-nous d'amour
Ne vous enivrez pas de
vin, car il porte à l’inconduite ; Le parallèle que Paul fait ici entre le vin et l’esprit saint est
assez classique. |
Dans l’antiquité, on considérait que les ivrognes et autres
utilisateurs de drogues abrutissantes, pouvaient être, lors de leur ivresse,
comme possédés par les dieux. Ils devenaient malgré eux des prophètes et ils
avaient une immunité sociale sur ce qu’ils pouvaient dire en état d’ébriété. Ils étaient protégés par les dieux et en particulier par Dionysos ou
Bacchus, « dieu du vin et de l’inspiration » cf dict de la mythologie grecque et
romaine, PUF. Et il est vrai que le phénomène d’inspiration divine peut parfois
ressembler à un délire d’alcoolique. Ainsi lors de la Pentecôtes Ac 2 [4]
Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint et commencèrent à parler en
d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer. [12] Tous étaient stupéfaits
et se disaient, perplexes, l'un à l'autre : "Que peut bien être cela
?" [13] D'autres encore disaient
en se moquant : "Ils sont pleins de vin doux !" L’Esprit saint comme le vin peut donner l’ivresse. |
Marthe Robin écrivait : Cherchez Dieu, c’est la foi, le
trouver c’est l’espérance, le connaître c’est l’amour, le sentir c’est la paix,
le goûter c’est la joie, le posséder c’est l’ivresse. In Si le grain de blé ne meurt, DDB, 1996 |
On touche ici une différence entre Dieu et le vin. Quand on boit c’est
le vin qui nous possède alors que lorsque on se laisse emplir par Dieu c’est « nous
qui le possédons ». Il ne s’agit pas alors d’un phénomène de possession mais d’enthousiasme :
ἔνθεος
(de ἐν en (« dans ») et θεός theós (« dieu »). Tandis que le vin nous possède et nous amène à faire des choses contraires
au bien, Ne
vous enivrez pas de vin, car il porte à l’inconduite ; L’Esprit de Dieu lui nous libère de nos penchants mauvais et nous
amène à vivre selon le bien, le beau, le vrai au-delà même de nos faiblesses
humaines. Nous sommes certes humainement faibles. Nous sommes, dit Paul aux
Corinthiens (2Co 4,7) , des « vases d’argiles », autrement dit des
cruches. Mais des cruches pouvant être remplies par Dieu jusqu’à en déborder
pour les autres. soyez
plutôt remplis de l’Esprit Saint. « débordant
d'action de grâces » Col 2,7 |
Et si nous avons du mal à être remplis de Dieu à l’excès pour en déborder,
ne nous désespérons pas, la cruche est souvent poreuse et même parfois fêlée
laissant ainsi passer le peu qu’elle contient : Dieu sait utiliser jusqu’à
nos faiblesses pour se donner. |
Rien de saint dans l’ivresse de vin. L’alcoolisme est une terrible
maladie source de trop nombreuses souffrances... Soyons assoiffés oui mais de Dieu. Et Dieu saura nous rendre saoul de son amour. Pr 7,18 Viens!
Enivrons-nous d'amour jusqu'au matin! Jouissons dans la volupté! |