Dimanche 6 septembre 2015          

23ème TO B : Effata

 

Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule,

lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.

    Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit :

« Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »

Ce récit n’est pas le premier récit de guérison faite par Jésus et rapporté par l’évangéliste Marc : il a déjà guéri entre autres la belle-mère de Pierre, un paralytique, un lépreux…

Cependant c’est la première et unique fois où il est dit que Jésus, pour d’une guérison, lève les yeux vers le ciel.

 

Lever les yeux vers le ciel, c’est en appeler à Dieu, le Père. C’est faire appel à une force et une autorité supérieure. Comme si la guérison du sourd muet n’était pas une simple opération thaumaturgique mais une véritable œuvre de Dieu, un miracle.

 

Il est ici notable que le seul autre moment où Jésus lève ainsi les yeux selon Marc, se situe au chapitre précédent lorsque Jésus va multiplier les pains et les poissons.

Mc 6,41 Prenant alors les cinq pains et les deux poissons, il leva les yeux au ciel, il bénit et rompit les pains, et il les donnait à ses disciples pour les leur servir. Il partagea aussi les deux poissons entre tous.

Acte mystérieux et dépassant de loin ce qui est humainement réalisable ; évènement où se manifeste aussi l’action de Dieu.

 

Par ailleurs, la seule autre utilisation de cette expression chez Marc se trouve dans le récit du matin de Pâques :

Mc 16,4 Et ayant levé les yeux, elles virent que la pierre avait été roulée de côté : or elle était fort grande.

La Résurrection est le lieu par excellebnce où le Père montre sa puissance.

 

La guérison du sourd-muet a donc une place spéciale dans les récits de guérisons. C’est un miracle. Dieu y est directement à l’œuvre.

Par la volonté du Fils faisant appel au Père « les yeux levés au ciel » et invoquant l’Esprit Saint « il soupira »…

 

Le miracle de la guérison du sourd-muet est différent des simples guérisons ordinaires. Pas seulement parce qu’annoncé comme signe de l’action de Dieu.

     Alors « s’ouvriront les oreilles des sourds. »

La prophétie fait aussi mention des aveugles et des boiteux…

Le miracle de la guérison du sourd-muet est différent des simples guérisons ordinaires. Car il touche à la vérité même de la réalité de qui est Jésus pour nous : le Verbe fait chair, la Parole de Dieu, le logos incarné !

 

Nous ne serons plus aveugles lorsque nous verrons enfin Dieu tel qu’il est au ciel.

Nous serons remis debout à la Résurrection des morts.

Mais c’est dès à présent que nous pouvons entendre la Parole et la proclamer.

Jésus « lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. »

Oreilles pour entendre la Parole et langues pour la proclamer.

Le rite de l’Effata est un des rites possibles du baptême au choix avec l’onction d’huile des catéchumènes et l’imposition de la main.

Le célébrant du baptême touche les oreilles et la bouche du futur baptisé (sans utiliser de salive, rassurez-vous) et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » reprenant ainsi les mots et les gestes de Jésus sur le sourd-muet.

Puis il ajoute :

Le seigneur Jésus a fait entendre les sourds et parlers les muets ; qu’il te donne d’écouter sa Parole, et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père. AMEN

« Ouvre-toi  » nous dit Jésus.

C’est-à-dire ouvre-toi à la grâce, à l’action de l’Esprit Saint de Dieu en toi.

Le baptême est certes le sésame qui nous ouvre à cette grâce. Mais il nous revient de laisser la porte ouverte pour que l’Esprit circule, se renouvèle sans cesse en nous et rafraichisse aussi ceux qui nous côtoient.