Dimanche 20 septembre 2015

25ème TO B : l’accueil

   « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille.

Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

 

L’accueil.

Voilà un sujet d’actualité à l’heure où tant de réfugiés frappent à la porte de l’Europe et bientôt et déjà peut-être directement à nos portes de maisons.

 

Le devoir d’hospitalité est un devoir sacré profondément ancré dans notre inconscient collectif.

 

Dans l’antiquité, le refus de l’hospitalité était même associé à une malédiction, celle de se retrouver un jour, soi-même ou sa descendance dans la situation d’exilé auquel tout refuge est refusé.

 

Selon l’imagerie populaire, la divinité parfois visitait la terre sous l’apparence d’un étranger ou d’un mendiant.

 

Pour les grecs Zeus était ainsi entre autre le dieu de l’hospitalité.

En effet Zeus aimait semble-t-il faire cela selon la mythologie grecque cf les visites sur terre de Zeus et d’Hermes et l’hospitalité que leur offre Philémon et Baucis d’après les Métamorphoses d’Ovide ;

Ou encore Ac 14,11-12  A la vue de ce que Paul venait de faire, des voix s'élevèrent de la foule, disant en lycaonien : " Les dieux se sont rendus semblables à des hommes et sont descendus vers nous. " [12] Ils appelaient Barnabas " Zeus " et Paul " Hermès " , parce que c'était lui le porte-parole.

 

Pour ce qui est de la Bible, nous connaissons tous bien l’épisode d’Abraham offrant l’hospitalité à Dieu, au Dieu Trinitaire, au chêne de Mamré cf Gn 18

    

He13,2 N'oubliez pas l'hospitalité, car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges.

Nous devons accueillir l’étranger de passage comme s’il était Dieu. On ne sait jamais…

 

Cependant lorsque Jésus dit    « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. » il s’inscrit dans cette tradition mais en la spiritualisant.

 

Ce n’est pas vraiment Dieu qui est présent et il n’y a rien de magique dans la bénédiction liée au fait d’offrir l’hospitalité. Jésus dit « quiconque accueille en mon nom ».

 

Il ne s’agit donc pas d’accueillir celui qui passe de peur de fermer sa porte à Dieu mais de lui ouvrir sa porte au nom de Dieu, de l’accueillir parce que nous sommes de Jésus et que comme chrétiens nous portons son nom.

Le devoir d’hospitalité n’est donc plus lié à la qualité du quémandeur mais à celle de l’hôte.

 

Autrement dit peu importe que l’inconnu de passage soit chrétien ou non : je l’accueille car moi je le suis !

Et alors, nous dit Jésus, quel que soit cet inconnu de passage, ce sera pour moi comme si j’avais accueilli Dieu.

 

Un texte n’épuise pas le sens de l’Evangile et d’autres péricopes comme dans la suite du même chapitre de Mc semblent associer bénédiction et foi du quémandeur

[41] Quiconque vous donnera à boire un verre d'eau parce que vous appartenez au Christ, en vérité, je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense.

 

Chacun tirera les conséquences qu’il voudra, qu’il pourra de ce que je viens de dire.

Que l’Esprit nous aide à discerner sa volonté et à l’accomplir.

He13,20-21  Que le Dieu de la paix, [21] vous rende aptes à accomplir sa volonté en toute sorte de bien, produisant en nous ce qui lui est agréable par Jésus Christ, à qui soit la gloire pour les siècles des siècles ! Amen.