Dimanche 20 décembre 2015

4ème de l’Avent C : la visitation, une oeuvre de miséricorde

Année de la miséricorde : la miséricorde de Dieu est à l’œuvre en toute chose y compris d’en l’empressement de Marie vers sa parente Elisabeth.

 

En ces jours-là,Marie se mit en route et se rendit avec empressement

vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.

 

La hâte de Marie vers sa parente Elisabeth est à entendre dans la continuité du passage d’Evangile qui précède, càd l’Annonciation et plus exactement dans la réponse de marie à l’ange Gabriel, dans le OUI de Marie au dessein de Dieu pour elle et en elle.

 

 V38 Marie dit alors : "Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole !" Et l'ange la quitta.

 

L’ange lui a fait une demande puis l’a quitté après avoir reçu son assentiment.

Mais Marie, livrée à elle-même, ne s’est pas contenté passivement d’attendre que tout advienne ; non seulement elle entre activement dans le projet de Dieu en allant visiter sa parente Elisabeth, mais elle y va « avec empressement », « en toute hâte ».

 

Elle vit ce que proclamera plus tard son Fils Jésus,

Mt 7,21 " Il ne suffit pas de me dire : "Seigneur, Seigneur ! " pour entrer dans le Royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. "

Et non seulement la faire, mais la faire sienne… « avec empressement »

Ce qui ne va pas toujours de soi.

Jésus lui-même connaîtra cette difficulté à entrer totalement dans la volonté du Père lorsque cela impliquera pour lui sa passion et sa mort.

Lc22,42 " Père, si tu veux écarter de moi cette coupe... Pourtant, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise ! "

 

De même, à son ordination, le prêtre promet obéissance à son évêque et à ses successeurs. La vraie obéissance devant aller jusqu’à vouloir « avec empressement » accomplir le désir de l’autre… autant dire que ce n’est pas facile !

Mais c’est là que tout prend sens.

 

Imaginez un jeu de société dans lequel certains joueraient pour faire plaisir aux autres mais sans essayer de gagner… cela fausserait finalement le jeu et en réduirait à néant l’intérêt.

 

C’est parce que Dieu s’est laissé émouvoir par la stérilité du couple Zacharie Elisabeth qu’il est intervenu en leur faveur et leur a fait la miséricorde d’un fils.

C’est parce que Dieu s’est laissé émouvoir par l’humanité livrée à la misère, au péché et à la mort qu’il nous a fait miséricorde en se donnant lui-même à nous en son Fils.

« Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père »  Misericordiae Vultus, n°1

C’est aussi par miséricorde que Marie va visiter Elisabeth.

 

La visitation de Marie à Elisabeth est une œuvre de miséricorde.

Œuvre de miséricorde que l’on peut rapprocher de 2 œuvres classiques de miséricorde corporelle : assister les malades (ce qu’Elisabeth n’est pas) et visiter les prisonniers (ce qu’elle n’est pas non plus) mais Elisabeth n’est plus probablement en état de se déplacer (elle comme prisonnière) et n’est sans doute plus physiquement vaillante.

 

Cependant, n’oublions pas qu’au-delà de Marie visitant Elisabeth,  le récit évangélique est avant tout celui de Jésus visitant Jean le futur baptiste.  Jésus réalise déjà ici en prémices à l’égard de JB la 1ère des œuvres de miséricorde spirituelle : conseiller ceux qui sont dans le doute.

Par sa seule présence, il affermit la foi et la mission futures de JB.

 

 

En réponse à cela « l’enfant a tressailli d’allégresse » dans le sein d’Elisabeth, devenant alors cause de joie pour icelle et source de bénédiction autour d’elle : elle proclame alors Marie « Heureuse ».

 

La miséricorde est porteuse de joie, de la joie de l’Evangile et « la joie de l’Evangile [.]est une joie missionnaire ».   la joie de l’Evangile n°21

 

La miséricorde  n’est vraie que si elle accouche ainsi de la joie.

Elle peut passer par les douleurs de l’enfantement mais elle doit surtout faire naître la joie.

 

En conclusion:

   Du OUI vient la miséricorde qui elle-même engendre la joie.

En résumé :

  La joie naît du OUI.

 

C’est du don de soi et l’engagement de tout son être que vient la joie, le vrai bonheur.

La vraie miséricorde s’efface elle-même au profit de la joie qu’elle procure.