Dimanche 27 décembre 2015

Sainte Famille : Église pèlerine

ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.

 

Jésus, Marie et Joseph et beaucoup d’autres avec eux sont montés en pèlerinage à Jérusalem suivant la coutume. Le pèlerinage est une antique démarche de foi, démarche ancienne mais toujours d’actualité.

 

Depuis la nuit des temps, le pèlerinage est une des grandes démarches possibles dans la vie d’un croyant.

Le judaïsme connaissait plusieurs fêtes de pèlerinage à Jérusalem :

    Pessa'h ("la Pâque"),

    Chavouot (la "Pentecôte"), et

    Souccot ("Tabernacles" ou tentes)

La Sainte Famille, en bonne famille juive, vivra régulièrement ces pèlerinages.

Tout juif y était d’ailleurs invité dans la mesure de ses moyens et de ses possibilités. La plupart de ceux qui vivaient loin d’Israël ne pouvait se le permettre sinon rarement… le pèlerinage de leur vie.

C’était alors une importante démarche pour eux. Symboliquement, il manifestait leur adhésion à un peuple, à une histoire, à Dieu.

Le pèlerinage ne procurait pas le salut, mais il manifestait le désir d’être sauvé.

 

Jésus vit cette démarche de pèlerinage sans en avoir besoin de même que Jésus recevra le baptême de Jean sans avoir besoin de conversion : Jésus dans sa manière de vivre manifeste que la foi est une expérience collective, une réalité s’inscrivant dans une communauté avec son histoire et ses rites.

 

Dans les premiers temps du christianisme, l’éloignement et les persécutions, vont mettre en parenthèse la notion de pèlerinage. La paix établie, le pèlerinage va reprendre vie de manières diversifiée :

-          Pèlerinage en Terre Sainte

-          Pèlerinage à Rome et pèlerinage locaux généralement sur des lieux de martyres ou de conservations de reliques.

Là encore, le pèlerinage ne procure pas le salut, mais manifestant fortement le désir d’être sauvé, il était comme une garantie de l’être pour ceux qui mourraient en route… Il remplaçait le martyre.

 

Il n’y a jamais eu autant de martyrs qu’au XXème siècle et ce siècle –ci risque malheureusement de faire pire.

Or aujourd’hui, le pape François nous invite à redécouvrir le pèlerinage dans sa bulle d’indiction de l’année de la Miséricorde.

N°14 Le pèlerinage est un signe particulier de l’Année Sainte : il est l’image du chemin que chacun parcourt au long de son existence. La vie est un pèlerinage, et l’être humain un viator, un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu’au but désiré. Pour passer la Porte Sainte à Rome, et en tous lieux, chacun devra, selon ses forces, faire un pèlerinage. Ce sera le signe que la miséricorde est un but à atteindre, qui demande engagement et sacrifice. Que le pèlerinage stimule notre conversion : en passant la Porte Sainte, nous nous laisserons embrasser par la miséricorde de Dieu, et nous nous engagerons à être miséricordieux avec les autres comme le Père l’est avec nous.

 

On comprend bien qu’il ne s’agit pas forcément de partir au bout du monde en pèlerinages mais de vivre une démarche de pèlerinage, de se mettre en route, de sortir de soi-même et de ses petites habitudes pour marcher à la suite du Christ et le porter aux autres.

 

C’est toute l’Église qui doit se faire pèlerine.

Nous ne devons pas nous installer car nous sommes faits pour le ciel.

« Eglise en marche sur la terre » LG 14  

Jésus est venu habiter parmi nous mais de tout son ministère public, il n’a cessé de marcher parmi nous.

Il a voulu avoir une Famille terrestre (une Sainte Famille), mais il est à jamais le Fils éternel du Père.

 

A la suite de Jésus, nous devons vivre totalement notre vie terrestre mais sans oublier que nous ne faisons qu’y passer et que nous sommes en marche vers le ciel, vers Dieu le Père, poussés par l’Esprit sur le chemin qui est le Christ Jésus : un seul Dieu en 3 personnes.