Dimanche 13 mars 2016

5ème de Carême C, in memoriam

Pour ceux qui l’amènent à jésus, la femme est déjà jugée et condamnée. Elle est déjà morte. Ils ont déjà oublié qu’elle était une personne réelle et vivante, elle n’est plus qu’un moyen de faire condamner Jésus.

Ils ont oubliés qu’elle était encore une personne.

Et Jésus va la sauver en leur redonnant la mémoire de leur propre personne, avec les péchés qui vont avec.

 

La mémoire peut être occasion de salut ou de perte.

 

    « Ne faites plus mémoire des événements passés,

ne songez plus aux choses d’autrefois. » dit le seigneur par le prophète Isaïe.

 

C’est-à-dire ne vous enfermez pas dans le passé, ne ressassez pas sans fin les torts que l’on vous a faits ou vos propres péchés.

Ne soyez pas captifs et prisonniers de vos souvenirs, de vos malheurs passés.

Il faut savoir tourner la page et continuer à vivre, vivre dans le présent.

 

On peut être prisonniers des mauvais souvenirs

Mais aussi des bons voire de ceux que le temps a rendu bons : la nostalgie

La nostalgie est aussi une maladie de l’âme.

Non seulement ce n’était pas si bien que cela avant, mais il serait stupide de vouloir vivre comme autrefois.

 

Celui qui nous a fait sortir d’Egypte nous a aussi interdit le retour au jardin d’Eden.

    « Ne faites plus mémoire des événements passés,

ne songez plus aux choses d’autrefois. »

ce qui ne veut pas dire pour autant oublier.

Entre ressasser le passé et être oublieux du passé il y a plus qu’une nuance.

 

Dieu ne nous invite pas à l’amnésie mais à l’anamnèse.

Ana = comme dans anastasie etc.

Il s’agit de se relever, « d’éprouver _comme dit Paul aux Philippiens_ la puissance de la résurrection »  du Christ.

d’accueillir la vie nouvelle ; nouvelle mais dans la continuité de la précédente.

 

La résurrection n’est pas une recréation ex-nihilo. Elle est transformation, transfiguration de ce qui était. Ce que nous exprimons +/- maladroitement en parlant de résurrection des corps.

 

Lorsque Jésus ne condamne pas la femme adultère, il ne nie pas qu’elle l’est été, il n’oublie pas ce qu’elle a fait

Lorsqu’il lui dit « va, et désormais ne pèche plus », il part de la réalité passé pour offrir à la femme un nouvel avenir.

Vérité et réconciliation  : expérience sud- africaine avec Mandela.

Rien n’est moins chrétien que le proverbe anglais « forgive and forget ».

Dieu n’oublie rien et c’est en toute connaissance des choses qu’il nous pardonne encore et encore.

Voilà ce que nous devons garder en mémoire : le pardon de Dieu accomplit sur la croix et toujours actualisé pour nous dans son amour. « je me souviens » devise du Québec aurait ici une signification vraiment libératrice.

Vive le chrétien libre!