Dimanche 27 mars 2016

Pâques : « Il vit, et il crut. »

« Il vit, et il crut. »

Mais qu’a donc vu le disciple bien-aimé, que l’on identifie traditionnellement comme l’apôtre Jean ?

Qu’a-t-il vu sinon un tombeau vide i.e. rien.

  

Jean est le premier à croire à l’impossible, que Jésus le crucifié est vivant.

Sa foi ne repose sur aucune preuve concrète. Il ne voit qu’un tombeau vide et quelques linges.

Mais il voit au-delà des apparences, au-delà de ce qui est visible aux yeux de chair.

 

Il voit avec son cœur : il n’est pas que le disciple bien-aimé mais aussi le disciple bien-aimant. Son amour lui donne de voir ce que les autres ne peuvent pas encore concevoir ;

Il vit, et il crut.

 

Comme un enfant aimé avant que d’avoir été conçu et dont les parents au premier regard posé sur l’échographie savent qu’il sera une personne, un être unique et formidable…

 

Pour les autres apôtres et disciples, hommes et femmes, la foi au Christ ressuscité a été plus difficile, plus laborieuse.

Certes, ils aimaient Jésus, mais d’un amour tout humain, d’un amour raisonnable et posé, un amour peu enclin à la folie.

 

Pour eux, pour qu’ils croient,  Jésus va devoir se montrer concrètement, leur donner des preuves matérielles, se donner à toucher, manger et boire avec eux.

 nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts
.   dit Pierre

 

Et alors seulement ils ont  cru.

 

Et encore peut-être pas tous.

Souvenons-nous cette parole de Jésus  dans la parabole du riche et de pauvre Lazare :

même si quelqu'un ressuscite d'entre les morts, ils ne seront pas convaincus." Lc 16.31

 

Rien ne peut nous forcer à croire. Dieu ne force pas notre liberté.

 

On peut trouver des signes, des éléments pour étayer notre foi : saint suaire, apparitions, miracles…

Mais rien n’est vraiment convaincant et d’ailleurs l’Eglise ne nous impose de croire en rien de tout cela.

 

Finalement notre foi ne repose que sur pas grand chose : la foi de ceux qui nous ont précédé et qui ont cru, la foi de ceux que nous côtoyons et qui croient et parfois doutent comme nous.

C’est dans la foi partagée, c’est dans la foi de l’Eglise, que nous pouvons voir l’invisible, croire qu’en Jésus Dieu c’est pleinement fait  homme pour sauver les hommes en mourant et ressuscitant d’entre les morts par amour pour nous.

Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »

 

Et si parfois la foi nous vient à manquer, prenons le raccourci de St Jean, celui de l’amour.

1Jn 4.7 Dieu est Amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.