Dimanche 12 juin 2016

11ème TO C : juste pécheur

Nous sommes tous appelés à la sainteté.

Mais ne mettons-nous pas parfois la barre si haut dans la perfection à atteindre et à vivre que nous en dégoutons les autres et nous-mêmes ?

 

« l’homme devient juste devant Dieu,

mais seulement par la foi en Jésus Christ »

 

Ce n’est pas le respect d’une quelconque loi, fût-elle la Loi (divine), qui peut nous rendre juste !

Seule la foi, la foi en JC nous justifie.

 

Ce qui ne veut pas dire être parfait, sans défaut ou sans péché _

Mais dans la foi, ne pas être parfait, être pécheur n’empêche pas d’être juste, d’être saint.

 

Comme l’écrit le pape François dans sa dernière exhortation apostolique Amoris laetitia n° 305

« il est possible que, dans une situation objective de péché, [.] l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu »

 

St Jacques, frère du Seigneur et désigné parfois comme Jacques le Juste, n’en était pas moins pécheur quoique saint.

Idem pour St Joseph, le père présomptif de Jésus, qualifié de juste selon l’évangile  Mt1,19.

Être pécheur n’empêche pas d’être saint même si, bien évidemment, il est souhaitable de travailler à être le moins pécheur possible.

Bien plus, on doit affirmer que se savoir pécheur, se reconnaître pécheur, est une condition à la sainteté.

(exception fait bien sûr de Dieu lui-même, de Jésus, le Parfait…)

 

1Jn 1,8 Si nous disons : "Nous n'avons pas de péché", nous nous abusons, la vérité n'est pas en nous.

 

Ce n’est pas sans raison que nous commençons chaque eucharistie par nous reconnaître pécheurs. Il faut se reconnaître pécheurs afin d’être pardonnés !

 

C’est parce qu’elle se reconnaît pécheresse que la femme de l’évangile peut recevoir de Jésus le pardon et la paix.

 « Tes péchés sont pardonnés. »  « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »

 

Ce que nous vivons encore lors du sacrement de la réconciliation :

« par le ministère de l’Eglise qu’il vous donne le pardon et la paix »

« je vous pardonne tous vos péchés. Allez dans la paix du Christ »

 

Ce qui ne veut pas dire que nous ne pècherons plus, nous le savons bien !

De même que la pécheresse de l’Evangile a peut-être repris sa vie dissolue…

L’important, c’est d’entrer dans une démarche de progression avec le Seigneur, de ne pas se résigner tout en acceptant parfois une part d’ombre provisoirement indélébile en nous.

 

« Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations »  idem

 

Les saints ne sont pas toujours des modèles à suivre quant à tous leurs actes : c’est leur amour de Dieu qui fait d’eux des saints.

J’espère que l’Eglise osera un jour déclarer saint des personnes objectivement en situation de péché : divorcé remarié ou en couple homosexuel etc.   

Sainteté et perfection sont 2 choses différentes.

On doit tendre à la perfection tandis qu’on doit accueillir la sainteté, la recevoir comme un don d’amour gratuit et sans mérite.