Dimanche 28 août 2016

22ème TO C : par-delà la sagesse

    Qui est sensé médite les maximes de la sagesse ; l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute.

 

Le parallèle liturgique, sur le thème de l’orgueil, entre la première lecture, issue du livre de Ben Sirac le Sage, et l’évangile selon St Luc,  nous présente Jésus comme un maître de sagesse.

Dans toutes les cultures et religions on trouve des sages et des écoles de sagesse.

Ainsi l’enseignement de Jésus ou celui de Ben Sirac sur l’orgueil et l’humilité n’a rien de spécifiquement juif ou chrétien.

 

Sur le plan de la Sagesse, tous les hommes peuvent se retrouver et dialoguer.

Et c’est peut-être là une preuve de l’existence de Dieu ou du moins du caractère transcendant de l’homme.

Le bon sens est la chose la mieux partagée.

Nous croyons que l’homme est créé à l’image de Dieu ; que Dieu a mis en lui son souffle, son Esprit, sa Sagesse.

Jésus n’est cependant pas qu’un maître de Sagesse : son enseignement sapientiel va au-delà de la sagesse humaine ordinaire.

La 2nde partie du péricope évangélique ne nous invite plus seulement à une sage humilité mais à une générosité dont il serait déraisonnable d’espérer tirer un quelconque bénéfice _

 

quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour :

 

aucun intérêt à faire cela. Ce n’est pas sage selon les critères de la sagesse humaine.

Il n’y a aucun bénéfice à en espérer, du moins en ce monde.


cela te sera rendu à la résurrection des justes.

 

C’est la perspective humainement déraisonnable de la résurrection qui donne sens à ce qui aux yeux de hommes et selon la sagesse humaine, ne serait que folie.

Avec Jésus, c’est la folie de la croix qui devient notre sagesse.

 

1Co1 Le langage de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu.[19] Car il est écrit: Je détruirai la sagesse des sages, et l'intelligence des intelligents je la rejetterai.

[20] Où est-il, le sage? Où est-il, l'homme cultivé? Où est-il, le raisonneur de ce siècle? Dieu n'a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde?

[21] Puisqu'en effet le monde, par le moyen de la sagesse, n'a pas reconnu Dieu dans la sagesse de Dieu, c'est par la folie du message qu'il a plu à Dieu de sauver les croyants.

 

Anecdote de mon petit frère de retour de retraite à Maumont : elles sont folles !

Dieu est au-delà de la sagesse, de la seule raison.

Ce qui ne veut pas dire qu’il faille renoncer à la sagesse et à la raison.

 

Si l’intelligence ne saurait seule produire la foi, la foi ne saurait renoncer à l’intelligence d’elle-même_ sous peine de tomber dans l’obscurantisme, l’absurdité, le fanatisme.

 

Jésus était plus qu’un maître de sagesse mais il était un maître de sagesse.

A sa suite, il ne s’agit pas de renoncer à la sagesse mais d’aller au-delà.