Dimanche 11 décembre 2016

3ème de l’Avent A : dans sa prison

Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ.

Prison de pierre et prison symbolique

Dans sa prison

L’emprisonnement de Jean le Baptiste est un évènement historique ayant marqué ses contemporains, du moins en Judée. JB était le contestataire public de l’époque, celui qui parlait contre les puissants et ceux qui abusaient de leur pouvoir, ceux qui défrayaient les chroniques de l’époque par leurs frasques a-morales…  JB était la fois la voix du peuple et le cri de la justice, il était prophète du Seigneur.

Dans la société qui était la sienne, qui était plus grand que le roi : personne.

Or ce roi qui aurait dû être un modèle et prétendait être le défenseur de la foi juive, était quelqu’un de publiquement immoral, entre autre parce qu’il avait pris pour femme la femme de son frère.

 

On connaît la suite, l’emprisonnement puis la décollation de JB suite à la danse de Salomé et au vœu imprudent du roi.

 

Lors de son emprisonnement, JB était-il aux oubliettes, au cachot ou en résidence surveillée ?

Sa parole gênant le pouvoir, on peut supposer qu’il était certes plus ou moins réduit au silence, mais cela ne l’a pas empêché d’entendre parler de Jésus, ni même de demander à ses disciples d’aller se renseigner auprès de lui.

On peut enfermer un homme ou même le tuer mais on ne peut pas taire le cri de la vérité :

Jn 8,31  la vérité fera de vous des hommes libres.

Dans sa prison

L’emprisonnement de JB peut aussi être lu de manière symbolique.

Jean est prisonnier de l’image traditionnelle qu’il se fait du Dieu - un Dieu de colère et de vengeance

Voici votre Dieu :c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu.

et prisonnier des idées habituelles quant au messie attendu – le bras armé de Dieu.

Jean est prisonnier de son être de chair mortel et pécheur. Il a essayé de s’en libérer par le jeune et les pénitences dans le désert, mais en vain… il reste « dans sa prison ».

 

Mais c’est « dans sa prison » qu’il entendit parler des œuvres réalisées par le Christ !

 

Nul n’est trop loin pour Dieu. Nul n’est trop enfermé dans son péché pour être atteint par la grâce divine.

Bien au contraire, peut-être, il faut d’abord se reconnaître pécheur et prisonnier du mal pour pouvoir entendre la Parole qui sauve et qui libère.

 

Le seul qui ne saurait entendre parler du Sauveur serait celui qui se croirait sans péché, sans entrave, libre comme Dieu, sans Dieu ni maître.

1Jn1 [8] Si nous disons : "Nous n'avons pas de péché", nous nous abusons, la vérité n'est pas en nous. [9] Si nous confessons nos péchés, lui, fidèle et juste, pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité. [10] Si nous disons : "Nous n'avons pas péché", nous faisons de lui un menteur, et sa parole n'est pas en nous.

 

Le menteur par excellence, celui pour lequel nulle rédemption n’est possible, étant en 1er lieu le diable, Lucifer, l’ange de lumière se prenant lui-même pour la lumière.

Le baptême nous a libérés de tout mal, de toutes les conséquences en nous du péché des origines.

Mais ne croyons pas cependant être des parfaits pour autant, des Cathares.

La perfection, la libération définitive ne nous sera donnée qu’au ciel en JC.

 

Ro 6 [7] Car celui qui est mort est libéré du péché.

[8]  si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.