Dimanche 15 janvier
2017
2ème TO A :
Fête des baptêmes : passer au bestiaire
Quel que soit le domaine, les « spécialistes » dans ce
domaine finissent par développer un vocabulaire spécifique qui leur parait
évident mais qui ne veut parfois pas dire grand-chose aux non-initiés. C’est malheureusement aussi vrai dans le domaine religieux. Nous avons l’habitude, à la suite de JB selon l’Evangile d’aujourd’hui,
de parler de Jésus, le Christ comme étant l’ « agneau de Dieu ». Qu’est-ce à dire ?
comment le vocabulaire animalier pourrait-il convenir pour Dieu ? |
Voici
l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde En quoi un ovin, un mouton peut-il enlever les péchés ? Pour comprendre cette image il faut nous projeter loin en arrière :
dans le récit mythologique de la Genèse, Abel offre ainsi un agneau en
sacrifice à Dieu et Gn4,4 (Dieu )agréa Abel et son
offrande. Plus tard, selon le livre des Nombres, on choisira Nb 7,16 un bouc pour le sacrifice
pour le péché. Par la suite, le jour du Grand Pardon ou Kippour, on choisira 2
boucs, l’un porteur du mal et renvoyé mourir au désert et l’autre
symboliquement pur et offert en sacrifice de pardon. Lv 16 [9] Aaron offrira le bouc
sur lequel est tombé le sort "A Yahve" et en fera un sacrifice pour
le péché. [10] Quant au bouc sur lequel est tombé le sort
"A Azazel", on le placera vivant devant Yahve pour faire sur lui le
rite d'expiation, pour l'envoyer à Azazel dans le désert. Jésus rassemble sur sa personne tous ces bestiaux à la fois, il est
le pur, portant le péché des autres, mais peut-être du fait de l’odeur du bouc, on a préféré revenir à la
symbolique de l’agneau… Voici
l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde |
Formule reprise lors de l’eucharistie pour désigner l’hostie, le pain
consacré et devenu véritablement le Corps du Christ. La communion nous
associe au sacrifice de Jésus, l’agneau de Dieu, pour la rémission de nos
péchés. |
«
J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. C’est le même Esprit qui révèle Jésus comme Fils de Dieu et qui nous
fait fils et filles de Dieu par le baptême. Cet Esprit Saint de Dieu, Jean le décrit sous l’apparence d’une
colombe. Le bestiaire divin continue ! Jésus le Fils unique et éternel du Père est appelé « l’agneau » l’Esprit Saint de Dieu, qui est Dieu, est désigné « comme une colombe ». et à bien chercher on peut trouver dans l’AT des passages pour
décrire Dieu, le Père comme un lion ou même une lionne : Is 5,29 Son rugissement est
celui d'une lionne ou encore tel un aigle, une poule etc… Tout être vivant nous dit quelque chose de Dieu car Dieu est le
Vivant. |
Puisqu’on le fait pour Dieu, alors rien de dégradant, à appeler son
conjoint « ma biche », « mon canard »… Ou ses enfants « mes petits loups » Enfants de Dieu par nature comme humains ; le baptême, nous fait véritablement fils et
filles de Dieu ; mais c’est par-delà
les limites naturelles de notre humanité que nous sommes invités à devenir véritablement
semblables à Dieu. |
Avant d’utiliser la Croix, c’est par le dessin d’un poisson que les
premiers chrétiens se reconnaissaient entre eux. En grec, poisson = ICTUS, acronyme de Ἰησοῦς Χριστὸς Θεοῦ Υἱὸς Σωτήρ Les eaux du baptême font de nous d’autres
Christs, des poissons. Ayons à cœur de demander à Dieu de
renouveler sans cesse cette grâce baptismale car l’odeur du poisson pas frais
n’a rien à envier à celle du bouc livré autrefois au démon… |