Semaine de prière pour l’unité des chrétiens
Célébration oecuménique
Temple de La Tremblade, le vendredi 20 janvier 2017
Lc 15 [11] Il dit encore : " Un homme
avait deux fils.
[12] " Le plus jeune dit à son père : "Père, donne-moi
la part de bien qui doit me revenir. " Et le père leur partagea son avoir.
"
[13] Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout réalisé,
partit pour un pays lointain et il y dilapida son bien dans une vie de
désordre.
[14] Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce
pays, et il commença à se trouver dans l'indigence.
[15] Il alla se mettre au service d'un des citoyens de ce pays
qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.
[16] Il aurait bien voulu se remplir le ventre des gousses que
mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait.
[17] " Rentrant alors en lui-même, il se dit : "Combien
d'ouvriers de mon père ont du pain de reste, tandis que moi, ici, je meurs de
faim ! "
[18] Je vais aller vers mon père et je lui dirai : Père, j'ai
péché envers le ciel et contre toi.
[19] " Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Traite-moi
comme un de tes ouvriers. "
[20] Il alla vers son père. Comme il était encore loin, son père
l'aperçut et fut pris de pitié : il courut se jeter à son cou et le couvrit de
baisers.
[21] " Le fils lui dit : "Père, j'ai péché envers le
ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils... "
[22] " Mais le père dit à ses serviteurs : "Vite,
apportez la plus belle robe, et habillez-le ; mettez-lui un anneau au doigt,
des sandales aux pieds. "
[23] Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,
[24] " car mon fils que voici était mort et il est revenu à
la vie, il était perdu et il est retrouvé. " Et ils se mirent à festoyer.
"
[25] Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il
approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses.
[26] Appelant un des serviteurs, il lui demanda ce que c'était.
[27] " Celui-ci lui dit : "C'est ton frère qui est
arrivé, et ton père a tué le veau gras parce qu'il l'a vu revenir en bonne
santé. "
[28] Alors il se mit en colère et il ne voulait pas entrer. Son
père sortit pour l'en prier ;
[29] " mais il répliqua à son père : "Voilà tant
d'années que je te sers sans avoir jamais désobéi à tes ordres ; et, à moi, tu
n'as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. "
[30] " Mais quand ton fils que voici est arrivé, lui qui a
mangé ton avoir avec des filles, tu as tué le veau gras pour lui ! "
[31] " Alors le père lui dit : "Mon enfant, toi, tu es
toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. "
[32] " Mais il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton
frère que voici était mort et il est vivant, il était perdu et il est retrouvé.
"
On pourrait se contenter deregarder dans ce texte les possessifs, leur apparition, leur évolution pour
comprendre le ressort de cet Evangile.
Le « Père » devient
« mon Père » v18 et « le plus jeune fils » devient « mon
fils » v24.
Ils passent tous 2 d’une relation
formelle à une vraie relation interpersonnelle.
De la
même manière, il nous faut passer de la théorie comme quoi l’unité entre
chrétiens serait une bonne chose, à l’intégration pratique de notre unité dans
le Christ Jésus.
Non
seulement nous avons à être « des frères », mais à considérer l’autre
comme « mon frère ».
C’est d’ailleurs ce que ne semble
pas réussir l’ainé de l’évangile.
« ton fils » dit-il au
père qui lui rappelle que celui-ci est son frère « ton frère » v32.
Ceci ne concerne pas que les
relations fraternelles, faute d’accueillir « son » frère, l’ainé
refuse d’entrer dans la maison de « son » père.
Tant que l’ainé n’assume pas sa
fraternité, il ne peut entrer dans une vraie relation épanouie avec son père.
Il reste son enfant mais n’a pas la mâturité d’un fils.
Nous
ne devons pas nous contenter d’être des enfants de Dieu ; nous sommes
appellés, en étant véritablement frères,
à devenir ses fils.
Fraternité et filiation sont liées
et sont une aventure en devenir.
Il ne s’agit pas de retrouver la
complicité des pots de chambre des bébés. Comme dit Jésus à Nicodème il nous
faut naître d’en haut en non pas à nouveau.
D’ailleurs, dans le péricope de
l’Evangile d’aujourd’hui, en grec, il n’est pas dit du fils qu’il « a
repris vie » et qu’il est « retrouvé » mais qu’il est
« vivant » et « trouvé ».
L’avenir n’a rien d’un retour en
arrière.
L’unité
des chrétiens n’est pas un retour à une chrétiennté du passé, mais une nouveauté
à inventer ensemble.