Jeudi 13 avril 2013

Cène du Seigneur : transformation

« Ceci est mon corps, qui est pour vous.

 

Avec ces quelques mots, Jésus exprime à la fois ce qu’est l’eucharistie et qu’elle est sa fin, son sens. 

« Ceci est mon corps »

Et non pas « ce pain est mon corps ».

 

En effet, dans le mystère de l’eucharistie le pain n’est plus du pain et le vin n’est plus du vin, ils deviennent véritablement le corps et le sang du Christ.

Certes, l’accident pain, l’accident vin, i.e. la matière, ne changent pas. L’accident de demeure.

Mais c’est la forme ou substance qui change.   (sémantique philosophique)

 

La forme étant se qui informe l’accident et donne à l’existant d’être.

Comme la vie qui fait d’un corps un être vivant.

Tout en sachant que la vie ne dure que tant que dure le corps.

Si l’accident disparaît, la forme s’évanouie avec lui.

 

L’hostie consacrée n’est le Corps du Christ que tant que l’accident pain demeure (ni consommé ni brûlé…) ; totalement le Corps du Christ en chaque morceaux de pain, en chaque miette de pain, mais sans tomber dans des scrupules absurdes pour la moindre poussière (qui n’étant plus du pain, n’est pas non plus le Corps du Christ).

 

« qui est pour vous »

 

L’eucharistie est faite pour nous, pour notre salut.

Si la Cène est comme l’anticipation du sacrifice ultime du Christ sur la croix par lequel nous avons été sauvés,

Alors l’eucharistie est communion à cette œuvre de salut et réception concrète de ce salut, de cette vie éternelle que  Dieu nous donne.

 

L’eucharistie est un viatique, une nourriture pour la route, un médicament d’éternité.

 

En communiant au Corps du Christ, matériellement présent sous l’apparence du peu de pain, d’un peu de vin,

Nous communions au sacrifice du Christ par lequel nous avons été sauvés,

Nous communions au Christ mort et ressuscité lui-même,

Nous communions à sa vie divine.

 

En assimilant l’accident pain et vin, nous sommes nous-mêmes assimilés à la forme de la divinité.

Dans l’eucharistie, le pain et le vin sont transformés pour qu’en y  communiant  nous soyons nous-même transformés, transfigurés, divinisés.