Dimanche 16 juillet 2017

15ème TO A : le bon grain

La graine c’est « la parole du Royaume », c’est la Parole de Dieu, c’est le Verbe Jésus lui-même.

Jn1,1 Au commencement Était la Parole; et la Parole Était auprès de Dieu;

et la Parole Était Dieu.

[14] Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous

 

La graine a été semée !

Jésus est le bon grain, semé généreusement sur notre monde.

Mais la graine de l’Evangile ne peut pas donner du fruit n’importe où : elle doit éviter le bord du chemin, le sol pierreux et les ronces. Elle a besoin d »une bonne terre, d’être semée au bon endroit pour porter du fruit,  « à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »

 

De même Jésus doit trouver le meilleur endroit pour porter du fruit.

 

Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer.
    Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes
qu’il monta dans une barque où il s’assit

 

Pour porter du fruit, Jésus se pose, s’assied, s’enracine symboliquement quelque part. Il n’est pas une Parole en l’air.

 

Pour porter du fruit, Jésus doit trouver le bon endroit, celui où il pourra porter du fruit. Il commence par sortir de la maison, tente ensuite le bord de la mer pour enfin choisir la mer elle-même.

La maison, c’est le confort d’une vie ordinaire. Un monde dans lequel les soucis et les joies du quotidien peuvent nous faire oublier l’extérieur, la réalité du monde. La maison c’est la vie oublieuse du Vivant, une vie sans Dieu.

La mer, c’est l’inconnu, le risque et la mort. On peut choisir de ne pas l’affronter et s’assoir sur le bord de la mer. On est comme un navire ne prenant jamais le large : on reste stérile.

Jésus lui est monté sur la barque, il a affronté la mort, il l’a souffert, il l’a vaincue ; il peut porter du fruit.

 

Jésus est le bon grain et nous sommes les fruits issus des fruits qu’il a donnés, semences

Gn1,12 qui portent des fruits ayant en eux-mêmes leur semence selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.

 

Mais pour porter du fruit, il nous faut accepter d’en passer par où le Christ Jésus est passé, accepter la mer, la mort.

 

Jn12[24] En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance. [25] Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s'y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle.

 

A condition que cela soit fait pour une bonne raison, par amour.

 

1Co13,3 quand je livrerais mon corps aux flammes, s'il me manque l'amour, je n'y gagne rien.

C’est ici qu’intervient la pluie, celle de l’Esprit Saint de Dieu.

« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,

[.]    ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat,

Tout grain n’est pas fait pour devenir semence.

Le grain est aussi fait pour être consommé, donner du pain.

 

Martyr d’Ignace d’Antioche (v115)

Condamné aux bêtes, il fut conduit d'Antioche à Rome par Smyrne, Troade, Ostie. Son passage fut partout un triomphe ; il fit couler partout des larmes de douleur et d'admiration :
« Je vais à la mort avec joie, pouvait-il dire. Laissez-moi servir de pâture aux lions et aux ours. Je suis le froment de Dieu ; il faut que je sois moulu sous leurs dents pour devenir un pain digne de Jésus-Christ.