Dimanche 27 août 2017
21ème TO A :
passe-partout
Je
te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout
ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et
tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Ce que Jésus déclare ainsi à Pierre sous l’ordre symbolique, l’artiste
le montre de manière figurative : on voit bien les clefs… quoique
peut-être pas au point d’en faire des doubles ! Il y a plusieurs clefs, des clefs, donc aux moins deux correspondant
symboliquement au pouvoir de lier et au pouvoir de délier. |
Pierre, c’est-à-dire l’Église, a le pouvoir de lier et de délier, de
faire et de défaire. L’Église peut recevoir des promesses, des engagements et des vœux et
elle a le pouvoir d’en relever le ou les auteurs. Cependant, ce pouvoir discrétionnaire, l’Église le tient de Dieu et
ne doit donc jamais en user contre Dieu, contre la volonté de Dieu dans la
mesure où on croit la connaître. Une délégation même absolue n’est pas un pouvoir de faire tout et n’importe
quoi. Faire en connaissance de cause le contraire de ce que souhaiterait le
mandant, serait le trahir. |
Ainsi si on me demande qqc contraire à ce que demande l’Église en son
magistère de qui j’ai reçu l’onction sacerdotale, alors, je ne peux pas le
faire. |
Pierre, c’est-à-dire l’Église, a le pouvoir de lier et de délier. Bien plus, dit Jésus, ce que Pierre et donc l’Église aura délié sur
la terre sera délié dans les cieux et tous ce qu’il/elle aura lié sur la
terre sera considéré comme lié dans les cieux. Ce pouvoir de délier peut-être tout particulièrement appliqué au
pouvoir donné aux hommes d’Église, de remettre les péchés i.e. d’en
délier, d’en délivrer les auteurs. Que ce soit au baptême qui nous lave des conséquences collectives du
péché des origines et de tous péchés personnels
en nous intégrant au Corps du Christ qui est l’Église Ou que ce soit lors du sacrement du pardon ce que l’Église délie, Dieu le tient pour délié car comme le dit
saint Paul aux Corinthiens quant au baptême et qui reste valable pour tout
sacrement : ce n’est ni Paul, ni Apollos, ni Bertrand qui baptise mais c’est en
Christ lui-même que l’on est baptisé, confirmé, ordonné, pardonné etc. Quand l’Église (tout spécialement en ses ministres) fait ce que Dieu
veut, c’est Dieu lui-même qui agit par elle ; on dit que ces ministres
agissent in persona christi ! Voilà pour ce qui concerne le pouvoir de délier appliqué en
particulier au péché. Et qu’en est-il alors du pouvoir de lier c’est-à-dire non seulement
de ne pas délivrer quelqu’un mais de l’enchaîner définitivement à sa faute ? « ce
que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux » Ce pouvoir-là, s’il a été donné à l’Église via Pierre, l’Église se
refuse à en user. Si parfois elle n’ose pas délier quelqu’un, elle ne le condamne
jamais pour autant : la grâce de Dieu, son amour, dépasse l’usage qu’ose
en faire l’Église de Pierre. Si l’Église proclame tel ou telle saint ou sainte et donc auprès de
Dieu pour l’éternité, jamais l’Église n’envoie ou ne déclare quelqu’un en
enfer. Non pas que cela ne puisse arriver mais c’est un pouvoir trop grand,
trop dramatique, pour que des hommes,
fussent-ils d’Église, osent s’en servir. |
Parfois Pierre n’est représenté (à la porte du Paradis) qu’avec 1
clef : celle de l’accueil au Nom du Christ Jésus. |
« aime et fais ce que tu
veux » dit Augustin Car celui qui aime ne peut que vouloir ce que Dieu veut or Dieu
voudrait que tous les hommes soient sauvés. Que Dieu nous donne d’aimer comme il nous aime, voilà le passepartout
universel ! |