Dimanche 3 septembre 2017

22ème TO A : « en ce temps-là »

En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples
qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens,
des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.

 

« En ce temps-là » i.e. après que Pierre ait proclamé à Jésus "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant."

Et que Jésus ait invité ses disciples à en garder le secret.

Pourquoi le secret ?

S’il n’est sans doute jamais bon de mentir, toute vérité n’est cependant pas bonne à dire à n’importe qui et n’importe quand.

Les philosophes nous donnent 3 grands critères avant de parler : est-ce que c’est vrai ? est-ce que c’est bon (en vue du bien) ? est-ce que c’est utile ?

 

Or, la vérité sur Jésus : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant."

Les disciples auraient voulus l’assener au monde comme un dictat pour lui faire plier les genoux devant son roi… mais cela n’aurait pas été un bien car Dieu veut des amis et non pas des esclaves.

De plus, cela aurait compromis la fin de la mission de Jésus comme un homme parmi les hommes.

Imaginer le président ou une star sur la plage de Marennes. Pas certain, qu’il puisse nager tranquillement…

Cependant, ce n’est qu’à partir du moment où ces disciples l’ont reconnu comme Christ et Fils du Dieu vivant, «  en ce temps-là », que Jésus peut résolument s’avancer vers sa Passion.

 

Les crucifiés ne manquaient pas à l’époque ni encore les victimes innocentes ou non aujourd’hui.

Jésus n’a pas plus souffert qu’un autre homme et malheureusement certains ont souffert ou souffrent encore des tortures pires probablement que ce qu’a connu Jésus.

Jésus ne nous a pas sauvé par ses souffrances ou parce qu’il aurait souffert plus que tout autre. Non.

 

Il nous a sauvé parce qu’il a porté notre humanité jusqu’au bout de sa faiblesse pour l’introduire dans la gloire de sa divinité : la mort sur la croix ne servirait à rien sans la résurrection.

Jésus accepte d’en passer par la mort à partir du moment où ses disciples, l’ayant reconnu pour Christ, deviennent capables d’accueillir sa résurrection.

 

Mais ce n’est pas si simple. La perspective de la souffrance et de la mort les rend aveugles et sourds à l’annonce de la Résurrection.

« Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »
    Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan !

 

Ce n’est qu’au matin de Pâques, que leur cœur saura. Qu’au jour de Pentecôtes que leur cœur comprendra.

Aux obsèques, il y a parfois un décalage en apparence infranchissable entre la souffrance des proches et notre annonce de la Résurrection.

Certains sans doute, ne sauront et ne comprendront qu’au temps de leur propre résurrection, « en ce temps-là ».

C’est l’Esprit qui nous donne de croire. Que ce soit l’Esprit qui nous donne de parler ou de nous taire selon les cas.

C’est l’Esprit saint que nous devons sans cesse invoquer :

pour discerner quelle est la volonté de Dieu :
ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.