Dimanche 17 septembre 2017

24ème TO A : sainte colère

Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme,
comment peut-il demander à Dieu la guérison ?

 

A entendre ce texte on en viendrait peut-être à désirer faire disparaître de nos vies toute colère et pour se faire souhaiter vivre  l’aphorisme bouddhiste :

« je ne vois pas le mal, je n’entends pas le mal, je ne dis pas le mal »

 

Mais est-ce là ce qui nous est demandé ?

Certes Paul et bien d’autres nous invitent à faire disparaître de nos vies « colère, emportement, malice, outrages, vilains propos » Col 3,6

 

Cependant, la Bible nous parle régulièrement de la « colère divine » et les évangiles eux-mêmes nous montrent Jésus, le saint et le parfait, parfois en colère :  Mc 3,5  Promenant alors sur eux un regard de colère

 

il y a donc différente forme de colères.

Une colère mauvaise, associée au mal et à proscrire.

Une sainte colère à cultiver en nous.

 

Ro12 [17] Sans rendre à personne le mal pour le mal, ayant à cœur ce qui est bien devant tous les hommes, [18] en paix avec tous si possible, autant qu'il dépend de vous, [19] sans vous faire justice à vous-mêmes, mes bien-aimés, laissez agir la colère

 

En fait, il s’agit pour nous de ne jamais nous résigner au mal, de toujours nous mettre activement en colère contre le mal mais jamais contre les personnes que le font.

Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme,

comment peut-il demander à Dieu la guérison ?

 

Colère contre des actes Oui    Colère contre un autre homme Non.

 

Un humain est toujours, de manière absolue, un être à l’image de Dieu et aimé de Dieu ; quand bien même sa vie, ses actes… feraient rougir le démon.

On doit toujours distinguer la personne de ses actes, ne jamais réduire quelqu’un à son péché.

 

Distinction pas toujours facile à vivre ou à faire entendre.

-          Condamnation de l’adultère (y compris après un divorce…) mais accueil inconditionnel de ceux qui le vivent.

-          Perversion de l’homosexualité mais sainteté possible pour une personne homosexuelle.

-          Colère contre un système comme celui des travailleurs détachés mais respect du travailleur lui-même

-          Etc.

mes bien-aimés, laissez agir la colère

 

    S’il n’a pas de pitié pour un homme, son semblable,
comment peut-il supplier pour ses péchés à lui ?

 

Si la colère ne doit jamais être dirigée contre une personne, il n’en est pas de même de la pitié.

 

La pitié ne doit pas rester anonyme. La souffrance est toujours celle de quelqu’un de particulier, celle d’un être humain pour lequel Jésus a donné sa propre vie.

 

Même sans être indifférent à la souffrance en général, même si on signe régulièrement un chèque pour telle ou telle œuvre, on peut tomber dans la maladie spirituelle de l’acédie si on ne voit plus l’humain, la personne humaine qui souffre.

 

Le risque contraire étant d’être submergé et noyé dans la compassion et de s’y perdre soi-même.

Les psy. prônent l’empathie comme solution. C’est pas mal.

Paul en offre une autre, qui va encore plus loin :

aucun d’entre nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même :
    si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur.

 

Il s’agit de vivre  « saisi de compassion », de la compassion du Seigneur Jésus lui-même. Elle reste la sienne.

 

Spiritualité du Sacré-Cœur de Jésus : un cœur qui aime, un cœur qui souffre, un cœur qui saigne, un cœur qui bat…

Recevez-nous, ô Sacré Cœur,
dans votre infinie tendresse,
faites-nous ressentir les effets
de votre compassion et de votre amour