Dimanche 26 novembre 2017
Notre Seigneur JC, Roi de l’univers
& fête de st Just le Martel
La liturgie d’aujourd’hui à travers
les lectures me semble nous offrir 2 grandes images pour signifier la majesté
de Jésus Christ, Roi de l’univers : l’image du berger et celle du juge. |
Le berger. Ez 34 Ainsi parle le Seigneur Dieu : Ps 22 Le Seigneur est mon berger :je
ne manque de rien. Le berger
étant ici celui qui veille sur le troupeau et non pas celui qui gère une
usine à viande. Le berger veille au bien-être et à la croissance du troupeau
et de chaque brebis. C’est là une
belle image de la royauté qui est celle de Dieu et de laquelle nous
bénéficions comme brebis et à laquelle nous participons comme baptisés :
nous sommes un troupeau de Rois, appelés à veiller les uns sur les autres. |
Né vers l’an 330, Just enfant fut gardien de troupeau de brebis _
comme de nombreux futurs saints _ : la pastoralité est comme sans doute une école vers la sainteté. De nos jours, telle n’est plus l’ « occupation »
des enfants. Mais j’aime à croire que l’on peut
retrouver la même démarche de respect et d’attention à la vie à travers les
relations et les responsabilités que nous apprenons à nos enfants à l’égard
des animaux domestiques : ne serait-ce que le fait de nourrir chaque
jour son poisson rouge ! |
Le juge. Ez voici que je vais juger entre brebis et
brebis, entre les béliers et les boucs. Mc Et ils s’en iront, ceux-ci
au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. Le juge est celui qui exerce le
discernement mais ce n’est pas lui qui fait le bien ou le mal. Si c’est bien le juge qui frappe du
marteau, le juge n’est pas coupable de la condamnation, ce n’est pas lui qui
a commis la faute. C’est là encore une belle image de la
royauté qui est celle de Dieu mais c’est un rôle ingrat : on crie
volontiers contre le juge ou l’arbitre. |
En grec, l’évêque = le surveillant. L’épiscope tient pour nous le rôle d’arbitre,
de juge. Il exerce pour nous, de manière visible, la royauté de Dieu dans le
service du jugement. C’est un rôle à la fois ingrat :
on se plaint parfois encore plus de son évêque que d’un arbitre. Et un danger : celui du pouvoir
incontestable de l’arbitre… Just avait sans doute conscience de ce
risque pour lui-même puisqu’il a refusé de devenir évêque à la suite de St Hilaire
de Poitiers. Il faut des évêques mais nous ne sommes pas tous faits pour l’être !
et St Just ne l’était pas. Voilà me semble-t-il une manière un
peu prophétique de relire l’épisode de son enfance où il lança au loin son
marteau « là où mon marteau tombera, là une église se bâtira ». Ce marteau peut être comme le symbole
du pouvoir, de la justice, d’une autorité qui n’était pas faite pour lui mais
qu’il reconnaissait cependant nécessaire pour que l’Église soit bâtie. |
c’est lui qui doit régner dit Paul à
propos du Christ Jésus. Or si Jésus comme menuisier a sans
doute beaucoup usé du marteau, le marteau maintenant est plutôt mis au nombre
des instruments de sa passion… Nous sommes tous les uns pour les
autres investis du pouvoir royal du Christ. Mais nous ne devons jamais brandir
notre foi ou notre ministère comme un marteau au risque de nous en prendre un
coup. |