Dimanche 3 décembre 2017

1er Avent B : notre Père

Un jour en république islamique Mauritanie j’ai été interpellé par un musulman réagissant au fait que je nous avais déclaré tous frères.

« Non, m’a-t-il répondu, nous ne sommes pas frères car vous chrétiens vous vous considérez frères de Jésus et par là fils de Dieu ».

 

Chrétiens, tous les jours et plusieurs fois par jour nous nous tournons vers Dieu en l’appelant Père, particulièrement  en récitant le « notre Père ».

Mais Dieu n’est-il pas notre Père à tous ?

 

Jésus n’a pas été le premier à appeler Dieu « Père ».

Pour preuve la lecture d’Isaïe

C’est toi, Seigneur, notre père ;

Les juifs appelaient déjà Dieu « Père » bien avant Jésus et ils continuent.

En fait, la plupart des croyants, quels que soit leur religion, désignent volontiers Dieu comme Père, reconnaissant en lui la source de tout.

 

Notion que nous retrouvons dans notre Credo :

Je crois en Dieu le Père… créateur du ciel et de la terre

 

Dans cette stricte acception du terme, Dieu est le Père de tous et en lui nous sommes tous frères.

Message à jamais véridique et particulièrement porté par le bienheureux Charles de Foucauld, le « frère universel. »

Mais Jésus ne s’est pas contenté d’appeler Dieu « Père », il nous l’a révélé comme Son Père, son papa.

Il nous a ainsi révélé, avec des mots et des concepts humains, le lien unique existant de toute éternité entre lui, le Fils et Dieu son Père dans l’Esprit : Dieu est Un et Trine en même temps ; il est tout, tout à la fois.

 

Dans l’Esprit, Jésus est Fils unique de Dieu son Père. Lorsque Jésus appelle Dieu « son Père », il le dit d’une manière unique et non communicable.

Cependant, par le baptême nous devenons  Jésus Christ, nous sommes le Corps du Christ. Et c’est pour cela que nous pouvons appeler Dieu « Notre Père » à la manière du Christ Jésus.

 

Cette filiation divine est propre à notre identité chrétienne et c’est elle qui nous fait frères en Christ d’une manière elle-aussi spécifiquement chrétienne.

Jésus dans le NT enseigne à ses disciples à prier en disant « Père »

Puis rapidement les premiers baptisés changeront la formule en « Notre Père ».

 

Aujourd’hui il ne s’agit pour nous, francophones de France, que d’inaugurer une nouvelle et passagère nouvelle traduction du « Notre Père » : passage de « ne nous soumet pas à la tentation » à « ne nous laisse pas entrer en tentation ».

J’ai choisi de ne pas commenter dès aujourd’hui cette modification pour vous laisser y entrer sans a priori… je vous laisse la méditer mais j’y reviendrai…

Dieu est Père et Notre Père.

Mais ne nous y trompons pas, cela ne veut pas dire qu’il l’est à la manière de nos pères terrestres _ pères parfois tellement indignes qu’ils en rendent impossibles la désignation de Dieu comme Père _

Non ! Dieu n’est pas à l’image des hommes mais c’est l’inverse.

Dire que Dieu est Père doit être pour nous comme un appel à vivre notre parentalité à l’image de la paternité divine, tout comme notre fraternité doit l’être à l’image du Christ Jésus.