Dimanche 10 juin 2018

10ème TO B : le péché des origines

La 1ère lecture nous a fait entendre un extrait du livre de la Genèse. 

Il s’agit là évidemment d’un récit mythologique et non historique ; mais c’est un récit inspiré par Dieu et qui est donc porteur pour nous de sens et de vérité.

 

Le récit entendu est situé après qu’

Adam eut mangé du fruit de l’arbre,

i.e. après le récit de ce qu’on appelle le péché originel.

Mais quel-est-il vraiment et quelle en est la conséquence ?

N’en doutons pas, Dieu voulait donner à l’humanité du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal car son projet sur nous est de nous rendre semblables à lui.

Cf. Gn 1,26  Dieu dit : " Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance

[27] Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa.

L’image est un don, un acquis tandis que la ressemblance est un devenir…

1jn 3 [2] Mes bien-aimés, dès à présent nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que, lorsqu'il paraîtra, nous lui serons semblables, puisque nous le verrons tel qu'il est.

Toujours est-il que le péché des origines, n’est pas tant dans la consommation du fruit que dans la motivation de cet acte, devenir comme des dieux, acquérir par soi-même la ressemblance avec Dieu.

Gn3 [4] Le serpent dit à la femme : " Non, vous ne mourrez pas,

[5] mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux possédant la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. "

Le péché des origines, c’est vouloir être l’égal de Dieu pour soi-même au lieu de le recevoir comme un don de Dieu ; le péché des origines, c’est refuser de se recevoir soi-même de Dieu : c’est un péché d’orgueil.

Quant aux conséquences :

-          Pour l’humanité, La 1ère et la seule qui compte vraiment c’est la rupture de la relation privilégiée avec Dieu

-          Et pour cela, le serpent et lui-seul est maudit !

Mais la rupture de la relation saine entre Dieu et l’humanité en entraine d’autres :

-          Perturbations  intérieures, personnalités confuses ;

-          Difficulté d’harmonie entre l’homme et la femme ;

-          Divisions et guerres entre les hommes…

 

A tel point, que l’on peut avoir l’impression parfois que le Diable i.e. le diviseur règne sur le monde !

Et on finit par le voir partout, même derrière les « bonnes œuvres » : « s’il fait ça, c’est qu’il doit y trouver son compte » « c’est trop beau pour être honnête » etc.

c’est par le chef des démons
qu’il expulse les démons. »

Ce faisant, alors même que nous avons acquis, selon le récit de la Genèse, la capacité de discerner le bien et le mal, nous appelons bien le mal et mal le bien et c’est peut-être cela le péché ultime, le blasphème contre l’Esprit dont parle Jésus.

si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint,
il n’aura jamais de pardon.
Il est coupable d’un péché pour toujours. »

Autrefois, avant que d’avoir compris que la lumière venait de l’extérieur vers nos pupilles, certains croyaient que pour voir des rayons invisibles nous sortaient des yeux…

Ce qui est juste en cela c’est que notre vision du monde dépend de nous, de notre état intérieur. Si le mal est en nous, nous le voyons partout à l’extérieur, si le bien nous habite alors le bien éclaire aussi notre monde.  On ne voit le monde qu’avec ses propres yeux.

Sur un vêtement propre la moindre tâche fait tâche : on ne voit plus qu’elle.

Tandis que sur un vêtement complètement maculé, une nouvelle tâche passe inaperçue.

 

Réjouissons-nous que les crimes et drames de notre monde fassent encore scandales : cela prouve que le monde est globalement beau, propre, saint !

Malgré ses divisions, notre monde n’est pas le Royaume de Satan !