Dimanche 26 août 2018

21ème TO B : immuable et sans changement

Le rapprochement entre la 1ère lecture du livre de Josué et le péricope de l’Evangile de Jean fait comme un parallèle entre le choix de Dieu par Josué et les siens puis le peuple

« Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux !

 

Et l’abandon de Jésus par beaucoup ainsi que le choix net de Jésus par Simon-Pierre

« Voulez-vous partir, vous aussi ? » 
    Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

 

Mais cela ne veut pas dire que les disciples ayant quittés Jésus aient abandonné Dieu…

Dieu est éternel et immuable, il est sans changement.

Jc 1,17 Père des lumières, chez qui n'existe aucun changement, ni l'ombre d'une variation

 

Cependant notre compréhension de qui il est, a évolué au cours de l’histoire de l’humanité et évolue au fil de chacune de nos histoires personnelles. Dieu est immuable et sans changement : pas nous !

 

Enfermer Dieu dans une définition datée ou la liturgie dans une manière de faire particulière et figée _ ce qui reviendrait finalement à la même chose selon la règle lex orandi lex credendi _

serait, sous couvert de bonnes intentions, nous priver de ce qui fait la spécificité de notre foi judéo-chrétienne, notre foi en un Dieu révélé.

 

Dieu s’est fait connaître progressivement à l’homme. Certes toute la révélation est donnée en Jésus Christ,  « le Saint de Dieu » descendu du ciel ; mais la réception de son message, sa compréhension, sa maturation dans l’Esprit Saint n’aura jamais de terme en ce monde.

 

Dieu est éternel et immuable, il est sans changement.

Mais choisir Dieu et lui être fidèle, c’est remettre sans cesse en cause ce que l’on croit savoir de Lui. On peut tomber dans l’erreur par respect pour la vérité telle que formulée.

Anecdote : sur la Tradition avec Jean XXIII

« votre sainteté, vous n’aimez donc pas la Tradition ? _ bien au contraire, j’en invente tous les jours ! »

 

Les juifs ayant reconnu Jésus comme l’accomplissement de leur religion  comme les juifs l’ayant refusé ont tous voulu rester fidèles à Dieu !

Aucun n’a abandonné ou trahi Dieu.

Certains ont simplement été incapables de le reconnaître, de saisir la nouveauté permanente de Dieu, non dans son être en soi qui reste immuable, mais dans son être pour nous, dans sa relation amoureuse toujours renouvelée avec l’humanité.

 

En cela, le mariage est une belle image de l’alliance entre Dieu et nous.

Dans un couple, celui ou celle dont on tombe amoureux, est à la fois toujours le même et quelqu’un de différent, quelques années plus tard…

Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église.

L’amour suppose et impose la fidélité.

Mais être fidèle à l’autre, c’est accepter librement qu’il change et que l’on change avec lui sinon on se réveille un jour auprès d’un ou d’une inconnue.

 

Dieu est éternel et immuable, il est sans changement.

Mais lui être fidèle dans l’amour c’est reconnaître que nous évoluons et que notre compréhension de qui il est doit parfois évoluer aussi sous peine de l’abandonner sans même l’avoir quitté.