Dimanche 28 octobre 2018

30ème TO B : vouloir voir

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

demande Jésus à l’aveugle

et celui-ci évidemment de répondre

« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »

 

 La réponse est tellement évidente que la question en apparaît un peu superflue et naïve de la part de Jésus…

 

Jésus a entendu crier Bartimée et a vu qu’il était aveugle.

Il a entendu sa souffrance et vu son besoin.

Cependant, avant que d’y répondre, il demande à Bartimée de préciser son désir, de mettre un nom sur son manque et sur son attente.

 

En effet, il ne suffit pas de reconnaître son état de manque pour y répondre, il faut savoir en reconnaître la nature pour pouvoir y remédier.

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? »

« Rabbouni, que je retrouve la vue ! »

 

Dans le sacrement du pardon, il ne suffit de se reconnaître pécheur : il faut être aussi capable de nommer, de préciser la nature de son péché principal car alors seulement, par-delà le pardon donné et reçu, on peut entrer dans une démarche de rémission.

Je prends la ferme résolution, avec le secours de Votre sainte grâce, de ne plus Vous offenser et de faire pénitence. »

 

Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue,
et il suivait Jésus sur le chemin.

 

Remarquez que Jésus ne commence pas par rendre la vue à Bartimée pour lui dire après qu’il est ou sera sauvé par la suite.

Non. Il commence par le sauver, par lui dire qu’il est déjà sauvé, puis après, et seulement après - même si c’est « aussitôt » après – « l’homme retrouva la vue ».

 

Le salut précède la guérison.

Le salut nous a déjà été donné par Dieu sur la croix. Nous sommes sauvés (du côté de Dieu).

Le pardon nous est déjà acquis en Jésus Christ.

 

Mais il nous faut nous savoir le demander pour l’obtenir, le demander afin qu’il change nos vies, que nous soyons aussi guéris, que nous retrouvions la vue et suivions Jésus sur le chemin.

 

L’Évangile ne nous dit pas si Bartimée a retrouvé son manteau : l’heure était venue pour lui de suivre Jésus, pas de retourner en arrière.

 

Mc 13,15-16 celui qui sera sur la terrasse, qu'il ne descende pas, qu'il n'entre pas dans sa maison pour en emporter quelque chose ; [16] celui qui sera au champ, qu'il ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau !

 

Peut-être nous-faut-il à nous aussi, avant de pouvoir crier notre aveuglement vers Jésus, nous dépouiller de notre manteau, quoiqu’il soit…