Dimanche 9 décembre 2018

2ème Avent C : une question d’emballage

L’Évangile d’aujourd’hui commence par une liste de responsables politiques ou religieux.

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée,
Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,

pourquoi faire ainsi mémoire de personnages qui sans cela seraient tombés aux oubliettes de l’histoire ?

Ps 9 [6] Tu as menacé des nations, fait périr l'infidèle, effacé leur nom à tout jamais.

[7] L'ennemi est achevé, ruiné pour toujours ; tu as rasé des villes, le souvenir en est perdu.

 

Jésus n’est pas né dans un palais royal : pas de coups de canon officiels pour célébrer sa naissance.

A Noël, nous allons commémorer sa naissance humble et cachée ; et malgré les beaux récits de la Nativité, il n’y a sans doute eu en réalité ni chœur angélique auprès des bergers ni visite de roi-mages…

 

La naissance de Jésus est passée inaperçue.

 

La vie même de Jésus aurait aussi été oubliée s’il n’y avait pas eu l’évènement de la résurrection a priori le 9 avril 30.

Toute la Bonne Nouvelle de l’Évangile pourrait être résumé dans la passion résurrection de Jésus par laquelle nous sommes déjà sauvés. Le reste n’est qu’ « emballage ».

 

Mais sans « emballage », un cadeau perd de son sens.

Si nous sommes sauvés par la mort et la résurrection de Jésus, c’est parce qu’il était Dieu, Dieu fait homme.

Et c’est pourquoi sa vie d’homme-Dieu en devient pour nous intéressante : d’où les récits de la vie publique de Jésus, depuis son baptême par Jean.

 

L’Évangile de JC selon Marc commence par le baptême de Jésus.

 

[9] Or, en ces jours-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. [10] A l’ instant où il remontait de l'eau, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit, comme une colombe, descendre sur lui. [11] Et des cieux vint une voix : " Tu es mon Fils bien-aimé, il m'a plu de te choisir. "

 

Cependant, certains se sont imaginé que Dieu avait à ce moment-là choisi l’homme Jésus pour accueillir sa divinité. Que ce n’était qu’un homme qui serait devenu Dieu par le baptême.

 

Baptême de Côme : il va devenir ce qu’il est déjà, un enfant bien-aimé de Dieu !

 

Pour corriger cette erreur ou hérésie, et faire comprendre que Jésus n’était pas un homme qui serait devenu Dieu mais Dieu étant devenu homme, les 1ers chrétiens ont mis en scène sa nativité et bien plus encore sa conception divine en la vierge Marie.

 

Ces récits de la petite enfance de Jésus écrits presque 1 siècle après sa naissance sont historiquement invérifiables mais ils font sens, ils donnent sens à l’incarnation du Fils de Dieu.

 

Le risque étant de se focaliser sur la lettre de ces textes jusqu’à ne plus voir ce qu’ils veulent mettre en valeur : Dieu fait homme.

 

« emballage » : on peut jouer avec l’emballage et oublier son contenu.

 

Le rappel des personnages historiques contemporains de Jésus nous renvoie à la réalité historique de son incarnation, de sa mort et de sa résurrection.

Jésus n’est pas un mythe intemporel. Il a vécu il y a 2000 ans environ en Israël.

 

D’où aussi l’insistance dans le texte des 2 grands Credo :

Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,

a souffert sous Ponce Pilate,