Dimanche 24 mars 2019

3ème de carême C : nom, prénom et fonction…

Lorsque je me présente je dis généralement que je m’appelle Bertrand, c’est mon prénom.

Je précise parfois Bertrand THEBAUT, indiquant ainsi ma filiation.

Et parfois je me présente comme l’abbé Bertrand THEBAUT, indiquant ainsi que je suis prêtre…

 

 Dieu lui n’a ni prénom, ni filiation, ni fonction.

 

Dieu n’a pas de prénom.

Dieu, Allah, God etc. ne sont que des noms communs.

Dieu n’a pas de prénom car il n’en a pas besoin puisqu’il est unique en son genre, il est le seul Dieu et il n’y en a pas d’autre.

 

« Je suis qui je suis.

Les dieux n’ont des prénoms que dans les religions polythéistes.

Certes, pour nous chrétiens, Dieu le Fils prend le prénom de Jésus lors de son incarnation mais c’est seulement pour le distinguer des autres hommes.

Dieu n’a pas de filiation.

Il n’a ni origine ni postérité en dehors de lui-même ; Dieu n’est ni engendré ni engendreur : il est le seul Dieu et il n’y en a pas d’autre.

 

Lorsque Dieu nous parle de filiation, il s’agit de la filiation humaine dans laquelle s’inscrit l’histoire de sa révélation et de son alliance avec nous.

« Je suis le Dieu de ton père,
le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. »

Certes, nous chrétiens, nous disons qu’au sein de l’ipséité même du Dieu unique,  le Fils est l’éternel engendré du Père.

Mais ce n’est qu’une manière humaine et imparfaite de décrire leur relation. Remarquez que l’engendrement est éternel (ce qu’on ne souhaite à priori à aucune mère) et que c’est « la masculinité » qui engendre seule…

En fait ce vocabulaire d’engendrement entre le Père et le Fils est surtout une invitation à vivre nos relations humaines de parentalité à l’image des relations divines.

Dieu n’a pas de fonction, de rôle, de finalité.

Il n’a rien à prouver et il se suffit à lui-même.

Dieu n’a pas d’obligation. Il n’est pas tenu de faire quoi que ce soit pour nous.

Cependant il est le Dieu qui voit la misère et qui entend les cris.

« J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte,
et j’ai entendu ses cris

Et en conséquence il descend et agit pour nous. Non parce que c’est son rôle mais parce qu’il est miséricordieux et qu’il nous aime.

 

Ici-bas, nous qui ne sommes pas uniques, nous avons tous un prénom et comme nous ne sommes pas apparus spontanément de rien nous avons aussi un nom de famille.

Mais avons-nous une fonction, un rôle, une finalité et des obligations ?

 

Jésus ne nous dit pas de faire quoi que ce soit pour être sauvé mais il dit que nous périrons si nous ne faisons rien, si nous ne faisons pas le bien ;

La conversion et le bien agir ne sont pas pour nous des tâches à remplir pour être sauvé ou éviter de périr mais la manifestation concrète que nous avons accueilli le salut qui nous a déjà été donné en JC.

 

Nous n’avons pas à aimer pour être aimé de Dieu mais nous ne pouvons être aimés i.e. nous ne pouvons pas nous sentir vraiment aimés si nous n’aimons pas nous-mêmes en retour.