Dimanche 31 mars 2019

4ème de carême C : d° de lectures

Toute parabole peut avoir plusieurs niveaux de lecture suivant qui la raconte, à qui elle s’adresse et finalement suivant qui la reçoit.

 

1er niveau de lecture : un contexte purement juif.

Jésus, les publicains, les pécheurs, les pharisiens, les scribes etc. sont tous des juifs.

 

Le fils dilapidant la fortune de son père est donc un juif s’étant écarté de la loi de Moïse, de la pratique saine de la foi et de la morale.

en menant une vie de désordre.

 L’ainé est l’image du juif pieux et même scrupuleux.

Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres,

 

Si l’histoire s’arrêtait là, l’ainé semble être un meilleur fils, un meilleur juif.

 

Mais finalement le débouché finit par revenir de lui-même vers son père, vers une pratique imparfaite mais humble de la loi, en homme libre, debout, responsable.

Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai :

Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
    Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.

 

Tandis que l’ainé revendique jalousement comme un paiement pour sa bonne conduite et ses mérites.

 

L’un a une religion du mérite et du salut mérité et gagné par des sacrifices.

L’autre est entré dans une économie de la miséricorde.

 

2ème niveau de lecture : lorsque l’évangile selon Luc est écrit à la fin du 1er siècle, non seulement la rupture est consommée entre juifs et chrétiens mais ceux-ci sont déjà majoritairement issus du monde païen.

 

A ce niveau de lecture, l’insistance sur le fait qu’il y est un ainé et un cadet prend tout son sens.

L’ainé c’est le judaïsme. Tandis que le cadet, celui qui vient après, représente les croyants issus de la gentilité.

 

Le cadet sont les païens qui avant de recevoir la Bonne Nouvelle en JC vivaient « sans foi ni loi », menaient une vie de désordre mais qui maintenant sont entrés dans la maison du Père.

 

Le cadet représente le christianisme.

L’ainé représente les juifs refusant d’y entrer

Conclusion : 3ème niveau de lecture : pour nous, lecteur en 2019.

 

Nous sommes un peu comme dans le 1er niveau de lecture sauf qu’au lieu de n’y avoir que des juifs, nous sommes comme auditeurs de l’Evangile globalement entre chrétiens.

La problématique est alors la même :

avons-nous une religion de la grâce ou une religion du mérite ?

vivons nous en sauvés ou pour être sauvés ?

Nous sommes aussi dans notre société un peu comme dans le 2ème niveau de lecture : longtemps liés au monde blanc et occidental, le christianisme est de plus en plus coloré et culturellement diversifié.

Dans ce contexte, le risque est grand pour ceux issus de vieille tradition chrétienne de regarder les nouveaux venus un peu comme l’ainé de l’Evangile vis-à-vis de son cadet.

 

Frères, si quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle.
Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.