Dimanche 7 avril 2019

5ème de Carême C : de l'adultère

Ces jours-ci,  le petit sultanat de Brunei (Asie du Sud-Est) a durci sa législation en instaurant la peine de mort par lapidation pour punir l’homosexualité et l’adultère.

Le sultan a pris cette mesure au nom de la charria, la loi islamique mais une telle législation s’accorderait aussi avec notre Ancien Testament.

 

« Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.
    Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là.

 

L’adultère.

Il va de soi qu’à partir du moment où on est marié avec quelqu’un on se doit, entre autres, mutuellement fidélité.

 

Cela ne veut pas dire qu’en cas de défaillance, le mariage soit dissout ou doive l’être : que ce soit par divorce ou par lapidation.

En tout cas pas pour nous chrétiens.

 

En effet, nous considérons le mariage comme un signe de l’alliance entre Dieu et l’humanité et même, s’agissant de baptisés, comme le sacrement de l’alliance entre le Christ et son Église.

Or quelques soient nos infidélités, les trahisons du peuple hébreu ou celles de l’Église, Dieu ne reprend pas son amour.

 

Si nous lui sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. 2Tm2,13

 

Homme ou femme, choisir le mariage c’est choisir de devenir aux yeux de l’autre et face à la société le signe de cet amour inconditionnel de Dieu pour nous.

En cela, c’est une vraie vocation et un véritable choix missionnaire ; le fait que beaucoup aujourd’hui vivent en couple sans faire ce choix du mariage est une chance pour redécouvrir le sens profond du mariage.

Tous ne comprennent pas ce langage, mais seulement ceux à qui c'est donné.  Mt 19,11

 

Le problème hier comme aujourd’hui se pose dans le cas de mariage entre deux personnes à qui la compréhension de ce langage n’avait pas été donnée, trop immatures pour en saisir la portée, trop faibles pour le vivre réellement dans la durée…

 

Si le problème est antérieur au mariage alors on peut considérer que le mariage n’a pas vraiment eu lieu, qu’il est « nul et non avenu ».

 

Sinon, si un vrai mariage a échoué par la suite, il reste alors valide…

 

Lc 16,18 " Tout homme qui répudie sa femme et en épouse une autre est adultère ;

et celui qui épouse une femme répudiée par son mari est adultère.

 

Cependant, si l’adultère est matière à péché, Jésus ne condamne pas pour autant ceux qui le vivent, qui en sont « victimes ». 

 

« Moi non plus, je ne te condamne pas.

 

Mais Jésus ajoute :


Va, et désormais ne pèche plus. »

 

Mais Jésus ne précise pas la manière de faire et parfois il n’y a pas de bonne manière de faire sinon de vivre en s’en remettant à la miséricorde infinie de Dieu.

 

1Jn 3,20 si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur et il discerne tout.

 

Ne soyons pas trop prompt à jeter la pierre à qui que ce soit.

 

Une seule chose compte :
oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant,
    je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.