Dimanche 14 avril 2019

Rameaux ?

Palmes en mains nous commémorons actuellement l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem.

Cependant, et puisque vous avez religieusement écouté la proclamation de l’Evangile selon Luc nous relatant l’évènement, vous avez sans doute remarqué qu’il manque un petit qqs choses au récit de Luc… les rameaux !

 

À mesure que Jésus avançait,
les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin.

 

Luc parle de manteaux et non de branchages.

Notre célébration d’aujourd’hui s’est comme focalisée sur un détail hypothétique et non essentiel de l’évènement.

 

Cette tendance est générale.

·        La bénédiction est assimilée pour bcp au fait de recevoir qqs gouttes d’eau bénie alors que la bénédiction peut avoir lieu « à sec ».

·        Et Pâques est devenu dans la société la fête des œufs en chocolat.

 

Le même phénomène a aussi malheureusement lieu dans ce qui fait le cœur de notre profession de foi.

·        Certains se préoccupent plus de la couleur de la ceinture de Marie que du Dieu d’amour Un et Trine

·        D’autres proclament certes que Dieu est amour mais négligent l’amour concret du prochain

·        D’autres ne parlent que de morale mais tout en oubliant Celui qui la fonde.

 

 

Le risque alors est grand d’en venir à rejeter, haïr et crucifier ce que l’on a adulé sinon à tort du moins pour de mauvaises raisons : ceux qui exigeront à corps et à cris la mort de Jésus seront les mêmes qui l’auront acclamé triomphalement à son entrée dans la ville.

 

Que l’Esprit du Seigneur nous donne de ne jamais perdre le sens de ce que nous vivons et célébrons, i.e. de rester dans le bon sens, dirigés vers Dieu.

 


 

Passion : peine de mort

L. Ils se mirent à crier tous ensemble :

F. « Mort à cet homme !

    Mais ils vociféraient :
F. « Crucifie-le ! Crucifie-le ! »

 

Abolie en France depuis 1981,

la peine de mort recule aussi globalement dans le monde quoique encore 20 000 personnes attendent actuellement d’être exécutées…

 

Mais la peine de mort n’est pas la seule œuvre de mort.

 

Notre Dieu est le vivant ;

Ap1,17-18  Je suis le Premier et le Dernier, et le vivant

C’est pourquoi tout péché est une œuvre de mort.

 

Certes, pour la plupart d’entre nous, nous n’avons jamais commis de meurtre et nous n’y appelons généralement pas… nous serions mêmes plutôt enclins à fustiger la Chine et les EUA qui pratiquent massivement la peine de mort.

 

Cependant, nous passons notre temps à dire du mal les uns des autres, éventuellement via les réseaux sociaux ; nous ne sommes pas toujours très regardants sur l’empreinte écologique ou les implications sociales des produits que nous consommons etc.

 

Ce faisant, nous ne crions peut-être pas « mort à cet homme » mais nous fournissons la corde ou la croix et les clous aux bourreaux !

 

Ainsi ce n’est pas tant sur le sort des exploités et des exécutés du monde entier que nous devrions nous lamenter que sur notre rôle, fut-il passif, dans leur martyre.

X « Filles de Jérusalem,
ne pleurez pas sur moi !
Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !

 

Mon homélie pourrait s’arrêter là,  sur cette note affligeante comme l’Evangile du jour qui s’arrête au tombeau.

Mais, nous le savons, au matin de Pâques, les larmes de tristesse deviennent fontaine d’eau vive avec la résurrection du Christ.

Alors ne désespérons jamais ni de nous-mêmes ni du monde car ainsi parle le Ressuscité :

Jn 16,33 En ce monde vous êtes dans la détresse,

mais prenez courage, j'ai vaincu le monde ! "