Dimanche 5 janvier 2020

Epiphanie

Lorsqu’on lit certains passages de l’Evangile, on pourrait en venir à regretter d’être né si tard, trop tard pour les vivre, trop tard pour rencontrer notre seigneur et sauveur Jésus Christ en chair et en os : le contempler à la crèche, assister à l’arrivée des mages, le voir grandir puis l’écouter prêcher et faire des miracles, pleurer à sa mort et jubiler de joie en le voyant à nouveau vivant…

 

Cependant, si nous l’avions croisé il y a 2000 ans, aurions-nous été de ses amis ou de ses détracteurs ?

 

St-Paul n’a pas connu Jésus de son vivant quoique étant son contemporain et son compatriote : c’est dire combien le ministère public de Jésus a été « un non-événement »…

Et pourtant, par la suite, Paul est devenu le plus grand héraut de la foi, plus introduit même sans doute dans la compréhension du mystère de l’incarnation du Fils de Dieu que les 12 apôtres.

 

 

Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance
des hommes des générations passées,
comme il a été révélé maintenant
à ses saints Apôtres et aux prophètes,
dans l’Esprit.

 

La clef de la compréhension d’un événement n’est pas dans la participation à cet événement mais dans l’éclairage que nous en donne l’Esprit Saint.

 

De ce point de vue-là, nous bénéficions de l’illumination, de l’inspiration, de tous les croyants qui nous ont précédés ainsi que de la présence actuelle de l’Esprit dans l’ensemble du corps ecclésial.

Or il fallait que le Christ partît afin que nous puissions recevoir son Esprit.

 

Jn 16,7 je vous dis la vérité : c'est votre intérêt que je parte ; car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous ; mais si je pars, je vous l'enverrai.

 

Notre connaissance de Dieu, du Christ, des dogmes, est meilleure aujourd’hui que pour les apôtres y compris Paul.

 

La Bonne Nouvelle a été mise par écrit par les Evangélistes sous l’inspiration de l’Esprit mais avec les limites des connaissances de leur temps et sans bénéficier des 2000 ans d’inspiration qui sont les nôtres.

Il n’y a certes pas d’erreur grave et concernant les questions nécessaires au salut dans la Bible, mais 2000 ans d’inspiration divine nous permettent de la comprendre et de l’interpréter plus justement que les générations passées quoique probablement moins bien que les générations futures.

 

Forts de la Tradition interprétative inspirée de l’Église et nous en remettant nous-mêmes à l’inspiration divine, nous pouvons et devons continuer à approfondir notre connaissance des mystères divins : réflexion théologique, travail de la Bible etc.

 

La visite des mages est une métaphore de toute visite que nous pouvons rendre à Dieu :

-          Il faut être attentif aux signes des temps au risque sinon de ne pas voir son étoile

-          Le voyage prend du temps et demande des efforts, du travail

-          L’arrivée est comme un dépouillement : or, encens ou myrrhe

-          Le retour sur soi, le retour chez soi est nécessaire à condition que l’aventure nous ait rendus différents.

ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

Qu’en cette nouvelle année 2020, l’Esprit Saint soit l’Etoile qui nous guide vers le Soleil levant, Jésus Christ.