dimanche 2 février 2020

Chandeleur

cantique de Syméon

Tous les soirs avant de dormir, le bréviaire des laïcs propose dans  la prière de complies de dire le cantique de Syméon :
« Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »


  Paradoxalement et comme Syméon prêt à mourir, nous célébrons la lumière à l’heure même où elle s’évanouie.
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Le sommeil est pour nous comme une petite mort : lorsque nous dormons, nous ne maîtrisons plus rien et nous sommes à la merci de tout.
La mort est comme le sommeil : on ne peut pas l’éviter.
Nier la mort ou être empêché de dormir mène pareillement à la folie.

  Mais de même que le réveil suit normalement la phase de sommeil, de même, la résurrection succède à la mort.
Etre ressuscité, c’est être debout, s’être relevé, être éveillé.
Et la lumière du jour qui nous réveille de la nuit de la mort, c’est Dieu lui-même, Dieu lumière, Jésus « lumière qui se révèle aux nations ».
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Chaque fois que nous allumons une bougie pour prier, nous proclamons la victoire de Dieu sur la mort et nous célébrons par avance notre résurrection d’entre les morts.    
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Jésus est la « lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »  

Le salut est à la fois pour la multitude des peuples et sa manifestation la gloire d’Israël.  

* Les juifs ont généralement fortement conscience d’avoir été mis à part, d’être le peuple élu par Dieu, pour le salut du monde. Cette élection est à la fois la gloire et la « malédiction » d’Israël :
– le diable s’acharne à travers l’histoire des hommes à vouloir le faire disparaître
– car « le salut vient des Juifs. » Jn 4.22  

* Certes, il est aussi possible de lire le cantique de Syméon en considérant l’Église comme le nouvel Israël : le diable s’acharne aussi volontiers sur elle, sur nous…  

Les deux lectures ne sont pas exclusives l’une de l’autre et tendent d’ailleurs à se confondre eschatologiquement car comme le dit en parlant des juifs St Paul en Ro 11.11
« si leur faute a fait la richesse du monde, et leur déchéance la richesse des païens, que ne fera pas leur totale participation au salut ? »
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En tout cas, il faut éviter de faire une lecture politique et sioniste du cantique de Syméon : l’Israël de la foi n’est pas identifiable avec l’état d’Israël même si le 2nd est lié au 1er.
La distinction n’est pas toujours simple à faire et j’ai un ami chrétien égyptien qui n’arrive viscéralement pas à prier avec le cantique de Syméon en son entier, il s’arrête toujours avant, avant la mention d’Israël…
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En entrant en célébration, nous avons porté des chandelles.
Cette lumière n’est pas faite pour simplement éclairer notre église mais pour illuminer le monde entier.
Ap22.5 Il n’y aura plus de nuit, nul n’aura besoin de la lumière du flambeau ni de la lumière du soleil, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière