Dimanche 9 février 2020

5ème TO A : le sel de la terre

« Vous êtes le sel de la terre. »

J’étais précédemment curé de Marennes, pays de marais salants, pays du « sel de la mer » !

Sel marin servant alors jusqu’ici pour conserver la morue…

Ce temps du « sel de la mer » est révolu tant pour Marennes que pour notre archipel.

 

En est-il de même du « sel de la terre » ?

« Vous êtes le sel de la terre.
Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ?
Il ne vaut plus rien

 

Nous sommes le sel de la terre ou nous devrions l’être.

 

Le sel, il en faut mais pas trop. Il n’en faut pas trop mais il en faut quand même.

Désormais dans notre société, nous sommes comme chrétiens non pas en voie de disparition, cela n’arrivera pas, mais en diminution numérique réelle : nous serons bientôt une minorité.

  

Puissions-nous être comme le sel qui, quoiqu’en pourcentage minime dans un plat, lui donne toute sa saveur ou plutôt exhausse ses saveurs : il ne s’agit pas d’imposer notre goût au monde, mais d’aider le monde à donner une vraie saveur à ce qu’il est, à faire en sorte que ses valeurs soient vraies, conformes à notre humanité, respectueuses de sa vocation divine. 

 

« Vous êtes le sel de la terre.

 

A une époque, « tout le monde » était réputé être chrétien dans notre société. Nous vivions en chrétienté.

 

Cela y mettait peut-être un peu trop de sel…

 « Trop de sel » dans nos sociétés, c’est un christianisme écœurant qui s’impose à tous. Une prégnance religieuse sociale ou même légale qui dénature le vrai goût des choses.

Notre société a fini par vomir cet excès de sel, par rejeter ce carcan religieux.

 

Même nous, chrétiens, nous ne voulons pas revenir à une quelconque forme de théocratie.

Aucune religion ne devrait imposer sa loi, mais aucune loi ne devrait non plus prétendre contraindre la foi ni donc aller contre la loi morale ou la loi divine.

 

C’est pourquoi nous avons le devoir de nous opposer, par exemple, au nom de respect de la vie, à toutes les lois et pratiques infanticides : avortement, contraception post fécondation, eugénisme pré-implantatoire etc…

 

Les slogans publicitaires actuels le proclament « pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré ».

Ainsi être « sel de la terre » c’est aujourd’hui prendre le risque du rejet surtout si on a de la saveur.

 

« on le jette dehors et il est piétiné par les gens. »

 

Mais dans notre archipel, nous savons l’utilité même du sel jeté dehors et piétiné par les gens : il fait fondre la glace et empêche de glisser !