Dimanche 29 mars 2020

5ème de Carême A : qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?

Lorsque j’étais enfant, le catéchisme que j’ai appris insistait énormément sur la grandeur de Dieu et la divinité du Christ.

Je suis né en 1973.

Le film « Jésus de Nazareth », chef d’œuvre de Franco Zeffirelli date de 1977.

 

Ce film (ou plus probablement des extraits au vue de sa longueur : plus de 6h, durée idéale en temps de confinement !),  a bercé mon enfance, a modelé ma vision de Jésus et par suite a failli me faire perdre la foi !

Le Jésus du film est un géant charismatique aux yeux bleus et au regard pénétrant, il transpire tellement la divinité qu’il en devient hors du commun, inaccessible, inhumain.

Or, face aux drames de la vie, une telle conception de la Toute-Puissance de Dieu devient vite insupportable :

-          Soit Dieu est Tout-Puissant et laisse faire le mal et en est donc complice. Il n’est plus alors un Dieu bon.

-          Soit il est impuissant face au mal et n’est donc pas véritablement Dieu.

 

Confrontée à la mort de son frère, Marthe dit à Jésus :

« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.

Ce que l’on peut généraliser avec Dieu :

Seigneur, si tu étais aussi bon ou aussi puissant qu’on le dit, il n’y aurait pas tant de mal en ce monde…

Face à l’adversité, certains trouvent la foi et d’autres la perdent.

Mais de quelle foi parle-t-on ?

Jésus se mit à pleurer.

Ces quelques mots ont chamboulé mon concept de Dieu, ont permis à Dieu de ne plus être pour moi une idée mais une personne.

Jésus se mit à pleurer.

Dieu qui pleure !

Dieu qui pleure sur nous.

 

Dieu qui souffre pour nous, avec nous et parfois à cause de nous.

Jésus se mit à pleurer.

Ces larmes de Jésus, on les retrouve à l’heure de sa Passion :

He 5.7 lui qui, aux jours de sa chair, ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort

 

Lc 22,44  Entré en agonie, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre

 

Dieu s’est abaissé jusque-là !

« Tout ce qui n’est pas assumé n’est pas sauvé » Grégoire de Nazianze. (390)

Or ce n’est pas notre majesté ou notre puissance humaine qui avait besoin d’être sauvée mais bien notre faiblesse.

« Déliez-le, et laissez-le aller. »

Dieu est venu nous délier de toutes nos entraves y compris de nos fausses idées sur Lui : nous sommes libres même par rapport à Lui ; il nous laisse aller…

Puissions-nous librement aller vers Lui !