Dimanche 27 septembre 2020

26ème TO A : l’humilité sans médiocrité

ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. dit Paul aux Philippiens.

 

Avec de tels propos, ne risque-t-on pas de faire de nous un peuple de ratés et de médiocres ?

En effet si j’estime les autres supérieurs à moi-même alors je dois me retirer et m’effacer pour leur laisser la place aux concours, dans la vie professionnelle ou politique etc…

ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes.

 

Il ne s’agit pas là frères et sœurs d’un constat quant à nos propres qualités physiques, artistiques ou intellectuelles comparées à celles des autres

mais d’un positionnement volontaire quant à nos vertus morales respectives.

 

Regarder l’autre comme supérieur moralement à soi-même c’est à la fois s’interdire de le condamner à la légère et s’imposer à soi-même un devoir de réforme.

 

Mt7.3-4 Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'oeil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton oeil à toi, tu ne la remarques pas ![4] Ou bien comment vas-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter la paille de ton oeil, et voilà que la poutre est dans ton oeil !

 

Nous sommes bien dans le seul ordre de la vertu morale.

Certes, l’abaissement de soi-même dans les autres domaines peut être un chemin vers la perfection morale mais ce ne peut être là qu’une voie d’exception à valeur prophétique.

C’est ce que St Benoit enseigne à ses moines dans ses 12 échelons de l’humilité :

·         Le sixième échelon de l'humilité pour un moine, c'est d'être content de la condition la plus ordinaire et la plus basse. Dans tout ce qu'on lui ordonne de faire, il pense qu'il est un ouvrier mauvais et incapable.

·        Le septième échelon de l'humilité pour un moine, ce n'est pas seulement de dire avec la bouche : « Je suis le dernier et le plus misérable de tous », c'est aussi de le croire du fond du cœur.

Pour nous qui ne sommes pas moines, l’humilité véritable que nous enseigne Paul ne passe pas par l’humiliation ou l’abaissement de soi mais par l’exaltation en soi de la gloire de Dieu i.e. aspirer à ce qu’il y a de mieux et de plus grand tout en l’accueillant comme un don de Dieu et en le mettant au service de Dieu.

 

Chez Paul, l’humilité n’a rien de médiocre.

S’il revendique parfois avec humilité sa propre faiblesse c’est pour que soit d’autant plus manifeste que ses succès sont l’œuvre de Dieu.

2 Co12.9  de grand cœur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ

 

Irénée  « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant ; la vie de l’homme, c’est de contempler Dieu. »

La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, l’homme debout pour le louer.

1Co12-31 Aspirez aux dons supérieurs.

 

Il nous faut être ambitieux avec le Seigneur !

L’humilité véritable c’est de se reconnaitre indigne de ses bienfaits et de les accueillir cependant pour mieux rendre gloire à Dieu.