Dimanche 11 octobre 2020

28ème TO A : résilience

Frères, je sais vivre de peu, je sais aussi être dans l’abondance.
J’ai été formé à tout et pour tout :
à être rassasié et à souffrir la faim, à être dans l’abondance et dans les privations.

 

Ce discours de Paul pourrait être qualifié en maxime de sagesse.

Savoir non seulement se contenter de ce que l’on a mais y trouver son bonheur :

«  Seigneur, je ne vous demande pas de me donner ce que j’aimerais mais de me donner d’aimer ce que j’ai »

 

La sagesse est le propre des anciens dit-on car l’expérience est supposée être la meilleure pédagogue vers la sagesse.

« J’ai été formé à tout et pour tout »

 

Cependant lorsque Paul dit  « J’ai été formé à tout et pour tout »

Il ne dit que cela l’ait été par l’expérience ou les épreuves ; Paul ne précise pas.

En fait, il emploie ce que les exégètes appellent un « passif divin » : le formateur de Paul c’est Dieu !

 

Et certes, la véritable sagesse n’est pas l’apanage d’une vie longue (et éprouvante), la véritable sagesse est un don de Dieu.

 

Jb 32 [7] Je me disais : " L'âge parlera, le nombre des années enseignera la sagesse. "

[8] Mais en réalité, dans l'homme, c'est le souffle, l'inspiration du Puissant, qui rend intelligent.

 

Pr 2,6 c'est le SEIGNEUR qui donne la sagesse

Si la sagesse venait tout simplement de  la vie et des épreuves traversées, alors on finirait par dire qu’il manque aux plus jeunes « une bonne guerre » pour leur forger le caractère et leur apprendre à vivre.

Le penser vraiment serait horrible et absurde. Le contraire de toute sagesse.

je sais vivre de peu, je sais aussi être dans l’abondance

 

Cette maxime de sagesse de Paul nous pourrions la retrouver +/- exprimée dans la bouche des philosophes ou dans celle du bouddha.  Elle n’a rien de spécifiquement chrétien.

 

En fait, elle ne devient véritablement chrétienne que dans sa raison d’être :

1Co9.22 Je me suis fait faible avec les faibles, afin de gagner les faibles.

Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver à tout prix quelques-uns.

 

C’est pour la mission, pour l’annonce de l’Evangile, que Paul a supporté tantôt la manque tantôt l’abandance. Ainsi n’a-t-il été l’esclave ni de la pauvreté ni de la richesse, mais il a su utiliser l’une comme l’autre pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

Tout le monde n’a pas le charisme d’adaptation de Paul.

Au séminaire, certains avaient des accointances pour l’un plutôt tournés vers les pauvres et la pauvreté et pour l’autre plutôt vers les riches et la richesse…  DEO GRATIAS

Et heureusement d’ailleurs que certains acceptent la Mission vers les riches, non seulement parce qu’ils ont droit eux aussi à la Bonne Nouvelle, mais encore parce que qu’elle finance celle vers les plus pauvres.

Anecdote messe « des « étrangers » à Oulan-Bator.

La prière du début : «  Seigneur, je ne vous demande pas de me donner ce que j’aimerais mais de me donner d’aimer ce que j’ai »

est déjà  belle mais sa sagesse n’est pas encore suffisamment chrétienne car orientée vers le seul bonheur égotique.

A chacun, dans l’Esprit saint, d’y adjoindre  la même portée altruiste que Paul :

1Co10.33 tout comme moi je m'efforce de plaire en tout à tous, ne recherchant pas mon propre intérêt, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés.