Dimanche 8 novembre 2020
32ème TO A : avec le Seigneur
Dimanche dernier nous avons fêté tous les saints du ciel et lundi nous avons fait mémoire de tous les fidèles défunts… Mais que sont-ils donc devenus ? |
En 1er lieu, il convient d’être prudent dans nos affirmations concernant l’au-delà. Certes Jésus en est revenu mais non seulement il n’a pas été a priori très disert sur le sujet mais en plus sa résurrection d’entre les morts a tout changé. Il y a un avant et un après Pâques. Selon la Tradition, et avant la Pâques de Jésus, les morts descendaient au shéol = les enfers (au pluriel), lieu de sommeil et d’attente ( en aucun cas un lieu de punition ou de torture) : la vie et le temps y étaient comme suspendus. Jésus à sa mort est, selon ce que nous proclamons dans le Credo, descendu aux enfers comme tous les morts mais il en est ressorti vivant, réveillé d’entre les morts, ressuscité. Les 1ers chrétiens étaient convaincus du retour imminent du Christ Jésus dans sa gloire = la parousie. La parousie faisait comme corps avec la mort et la résurrection de Jésus dans un même moment pascal, si bien que la vidange définitive du shéol était vue comme en suspens, légèrement différée jusqu’au retour imminent du Christ. D’où le discours de Paul aux Thessaloniciens, dans ce qui est le plus ancien texte chrétien qui nous soit parvenu (date : 51 ?) Jésus, nous le
croyons, est mort et ressuscité ; Car, sur la parole
du Seigneur, nous vous déclarons ceci : |
Le vitrail de notre Eglise montre ainsi Jésus sortant seul du tombeau. |
Par la suite, c’est probablement le retour sans cesse différé du Christ en gloire ainsi que l’expérience que les morts sont déjà bien vivants en Christ (contact dans la prière, ressenti, apparitions etc.) qui ont amenés l’Eglise, sous inspiration de l’Esprit saint, à comprendre que, sans attendre la parousie, la mort et la résurrection de Jésus avait déjà tout changé. Jésus par sa résurrection à ouvert les portes du shéol, a aussitôt vidé définitivement les enfers, a entrainés les morts dans sa résurrection, les a réveillés à jamais. Que se passera-t-il alors lors de la parousie du Christ, à la fin des temps ? nous verrons bien, que nous soyons encore de ce monde ou déjà dans l’autre… En fait, ce qui est immuable par-delà les errances de notre compréhension du moment de notre résurrection, c’est ce qui nous attend après : Dieu, par Jésus,
les emmènera avec lui. Ainsi, nous serons pour toujours
avec le Seigneur. La vie éternelle, le bonheur éternel, c’est d’être enfin avec le Seigneur, être à jamais en présence de Dieu ! Par rapport à cela, tout le reste n’est que conjecture non-essentielle. |
L’iconographie habituelle de la résurrection montre souvent Jésus sortant du tombeau en tenant par la main Adam et Eve. |
La vie éternelle est
déjà commencée : la mort n’en est qu’une étape. Paul, dans ses textes
plus tardifs, dira que nous sommes comme déjà ressuscité en Christ. Col2,12 ensevelis
avec lui lors du baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui, Quant au bonheur éternel, celui d’être avec Dieu, il ne tient qu’à nous
d’en jouir dèjà.. |