Nuit de Noël 2020

Cathédrale de St-Pierre : qui aime qui ?

Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable,
qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

 

Comment entendons-nous la fin de ce péricope évangélique :

paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime.

Ou paix sur la terre aux hommes, qui l’aiment ?

 

Phonétiquement, la traduction liturgique maintient l’ambiguïté et c’est peut-être voulu.

En effet, le texte grec présente une certaine ambiguité.

eivrh,nh evn avnqrw,poij euvdoki,aj

quant à sa traduction latine

pax in hominibus bonae voluntatis

si elle a longtemps été translitérée populairement en français par

paix pour  les hommes de bonne volonté

les traductions actuelles en français préfèrent dire

TOB Luc2[14] " Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien-aimés. "

BJ paix aux hommes objets de sa complaisance !"

 

Plus aucune ambigüité avec la BJ, les hommes ne sont pas source d’un amour conditionnel à la paix, mais la paix est pour tous les hommes objets de la complaisance de Dieu i.e. tous les hommes puisque Dieu aime tous les hommes.

D’une certaine manière, la fête de Noël est la mise en œuvre de cela puisque tous les hommes ou presque fêtent Noël qu’ils soient croyant ou non.

Et « tous » les enfants reçoivent à Noël des cadeaux, qu’ils soient gentils ou non (d’ailleurs priver un enfant d’une fratrie de cadeaux est punissable par la loi).

 

Mais un cadeau qui devient un droit est-il encore un cadeau ?

Et un Noël sans célébration de la naissance de Jésus est-il encore véritablement Noël ?

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux,

et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » aux hommes qui l’aiment

 

L’amour de Dieu pour nous est 1er   et inconditionnel ! car nous n’avons pas le pouvoir de changer Dieu…

Mais accueillir cet amour ne peut que nous changer nous-mêmes, nous rendre nous-mêmes plus aimant. Ainsi, si notre amour de Dieu et les uns des autres n’est pas une condition à l’amour de Dieu pour nous, il est cependant la garantie que nous accueillons bien l’amour de Dieu.

On peut d’ailleurs sans doute aussi comprendre ainsi le « pardonnes-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés » dans la prière du Notre Père

 

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

 

Il n’y a pas de vraie paix possible sans Dieu. Ce qui ne veut pas dire que Dieu soit absent de nos guerres, bien au contraire, il les subit avec ceux qui en souffrent.

 

Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné !
[.] son nom est proclamé : [.] Prince-de-la-Paix. »  [.] et la paix sera sans fin