« Tu es Simon, fils
de Jean ;
tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.
Il paraîtrait que notre prénom
influence notre personnalité…
Jésus
change le nom de Simon.
Que
dire de ce changement de prénom ?
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Souvent, le prénom est choisi avant
même la naissance de l’enfant.
On en choisit d’ailleurs généralement
au moins 2 : un prénom de garçon et un prénom de fille.
Le choix du prénom s’imposant parfois
par endroit de lui-même : le prénom du père ou de la mère pour l’ainée
et des grands-parents pour les suivants…
Quoi qu’il en soit, le prénom, déclaré
dans les 24h à la mairie, n’est pas
choisi en fonction de la personnalité de l’enfant, mais du désir de l’inscrire dans une
histoire familiale.
Du coup, faire autrement peut même
être choquant :
Lc 1"Non,
il s'appellera Jean."[61] Et on lui dit : "Il n'y a personne de ta
parenté qui porte ce nom !"
C’est cette dimension familiale du
prénom que Jésus met en exergue pour
Simon en précisant même qu’il est « Simon,
fils de Jean ».
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Exceptionnellement, dans la Bible,
l’enfant à naître reçoit un prénom par révélation qui, et le met à part de
son ascendance familiale et désigne son rôle futur.
Daniel, Jean Baptiste, Jésus…
Ce qui peut nous troubler dans ces cas-là
c’est la question de la liberté ou de la prédestination de la personne dans
ce qu’elle sera.
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Dans certaines cultures, l’enfant ne
reçoit un prénom que plus tardivement, lorsqu’on a appris à le connaître.
Cela devient alors son vrai prénom
usuel ou au contraire une sorte de totem secret réservé aux initiés.
Le risque étant d’enfermer la personne
dans un aspect d’ailleurs éventuellement transitoire de sa personnalité.
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Sur l’archipel, on sait combien l’art
des surnoms peut être révélateur ou dévastateur…
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Toujours est-il que Jésus change le
prénom de Simon.
tu t’appelleras
Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.
Jésus le retire de sa filiation
humaine.
Selon Jn, Jésus fait cela après avoir
posé son regard sur lui : Jésus semble donc révéler par ce changement de
prénom, la personnalité profonde de Pierre.
Remarquons cependant que le parallèle
matthéen est un peu différent puisqu’il annonce cette fois le rôle futur
de Pierre : Mt16.18 moi
je te dis : Tu es Pierre, et
sur cette pierre je bâtirai mon Eglise
Les 2 démarches n’étant pas antinomiques :
c’est ce que nous sommes qui détermine ce que nous ferons.
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Dans certaines communautés
religieuses, se pratique ou se pratiquait, le changement du prénom, qu’il
soit imposé ou choisi par l’intéressé.
On retrouve dans cette pratique toutes
les dimensions précédentes : insertion dans une nouvelle histoire familiale
communautaire, reconnaissance ou nom de la personnalité du sujet etc.
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tu t’appelleras
Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.
C’est sur une pierre, selon Ap., que Dieu qui nous nous connaît, nous
révèlera un jour à chacun ce que nous sommes vraiment,
en nous révélant notre nouveau nom.
Ap 2.17 au vainqueur,
je donnerai de la manne cachée et je lui donnerai aussi un caillou blanc, un
caillou portant gravé un nom nouveau que nul ne connaît, hormis celui qui le
reçoit.
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