Homélie du dimanche 10 décembre 2023, 2ème de l’Avent B :

nous ne sommes pas des moutons !

Une fois de plus dans  les Ecritures, le prophète Isaïe utilise l’image pastorale du berger et du troupeau pour parler du rapport de Dieu avec nous.

 

Comme un berger, il fait paître son troupeau :
son bras rassemble les agneaux,
il les porte sur son cœur,
il mène les brebis qui allaitent.

 

Mais cela ne veut pas dire qu’il nous faille vivre comme des moutons.

 

L’analogie ne concerne pas le troupeau, les moutons et le peuple de Dieu ; elle concerne ici uniquement Dieu, le berger.

Dieu est comme un berger qui prend soin de son troupeau et tout spécialement des animaux les faibles. Et cela il le fait avec amour

il les porte sur son cœur,

Ce n’est pas  le berger  qui mène les bêtes à l’abattoir. 

Le berger est celui qui les fait vivre.

 

Dans l’analogie du berger et du troupeau, ce n’est pas le troupeau qu’il nous faut imiter mais Dieu, càd le bon berger.

Jn 15.12 aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

 

On peut retrouver ici une expression des tria munera ou 3 fonctions de l’Eglise et de tout baptisé :

Comme un berger, il fait paître son troupeau :
son bras rassemble les agneaux,     fonction prophétique : unité et formation
il les porte sur son cœur,                  fonction sacerdotale : amour et sanctification
il mène les brebis qui allaitent.         fonction royale : conseil et gouvernement

 

Nous devons imiter le berger et non pas vivre comme des moutons.

Encore que…

 

2ème lecture, 2P3.14   faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut, dans la paix.

 

sans tache ni défaut

cela fait référence aux qualités nécessaires dans le choix d’un animal pour le sacrifice i.e. pour son offrande, sa consécration à Dieu, sa sanctification.

 

 Or nous devons tous aspirer à cette oblation parfaite de nous-mêmes au Seigneur et pour cela tendre à être « sans tache ni défaut ».

Humainement cela nous est certes impossible mais nous sommes invités à le vivre « dans la paix ».

 

A la Noël comme aux anniversaires, et Noël en est un, on cherche à offrir à l’être aimé quelque chose de beau, de qualité, « sans tache ni défaut » (et ce n’est pas toujours le cas).

Mais au final, la valeur du cadeau tient surtout au contexte, au fait qu’il soit offert et qu’il soit reçu.

 

Jésus est à la fois l’agneau et le berger, le grand Prêtre et son oblat (cf Hb)

Ap 7.17 l'agneau qui se tient au milieu du trône sera leur berger