Homélie du jeudi 9 mai 2024,
Ascension du Seigneur
Il est monté sur la
hauteur, il a capturé des captifs, il a fait des dons aux hommes. Pour
comprendre ce texte et l’idée même d’Ascension du Seigneur, il faut se placer
dans le cadre de la cosmogonie judéo-chrétienne. |
Cosmogonie judéo-chrétienne : ·
Le ciel ou les
ciels : domaine de la divinité. [Genèse 1] #rah taw ~ymVh ta ~yhla arB tyvarB [1] Littérallement, Au
commencement, Dieu créa et les ciels et la terre. On distingue alors 3 ou 7 ciels :
Dieu habitant évidemment le ciel le plus haut. ·
La terre Le domaine des humains. Le monde
matériel. La création qui est à notre portée. ·
Sous la terre =
les régions inferieures de la terre C’est ou plutôt c’était le lieu du
grand repos, l’endroit où les morts attendaient comme dans un état suspendu
le jour de la Résurrection. = le shéol ou les enfers A ne pas confondre avec l’enfer comme
lieu de souffrance et royaume du Satan, représentation certes présente dans
la Bible et notre imaginaire chrétien mais d’influence grecque. |
Autres cosmogonies ou conception du
monde : ·
Le
disque-monde dans lequel la Terre est plate et repose sur le dos de 3
éléphants eux-mêmes sur la carapace de la grand tortue stellaire A’Tuin ·
La figure du
maïs pour les incas ·
Le char solaire
des grecs tirés par Zeus ou Ra le Dieu soleil des égyptiens… |
C’est bien dans le cadre de la
conception judéo-chrétienne que se comprend le va-et-vient descendant puis
ascendant du Christ. Il est Dieu et règne donc avec le
Père et l’Esprit de toute éternité au ciel, au-dessus de tout. Sa venue dans notre monde = sur terre et
dans notre chair est donc comme un abaissement : abaissement volontaire
de Dieu qui renonce en Jésus à sa condition divine pour assumer non seulement
notre nature humaine mais aussi notre condition humaine, limitée, passible et
mortelle. « il descendit du ciel » dit
le symbole de Nicée-Constantinople « il est descendu aux
enfers » dit même le Symbole des Apôtres il a rejoint l’humanité
jusque dans le silence de la mort. (aux enfers et surtout pas en enfer
lieu supposé de souffrance mais surtout lieu déconnecté du sentiment de la
présence de Dieu : lieu « préparé pour le diable et ses anges. » Mt 25,41 ) Jésus donc descendu aux enfers en est
ressorti avec tous les défunts pour leur offrir la vie éternelle, leur proposer
la vie pour toujours avec Dieu : Jésus les a entrainés avec Lui dans son
ascension-résurrection, passage du figuratif « sous la terre »
à « au plus haut du ciel » avec un bref arrêt « sur
terre ». Jn20,17 Jésus lui dit (à Marie
Madeleine) : "Ne me touche pas,
car je ne suis pas encore monté vers le Père. Puis, rétabli déjà au ciel dans la
gloire de son Père qui est la sienne, Jésus le Christ choisit de partager
encore un peu notre dimension matérielle terrestre avant que de remonter
définitivement ou presque au ciel = l’ascension commémorée ce jour.. J’ai dit « définitivement ou
presque » car en vérité nous professons notre attente de son retour dans
la gloire à la fin des temps : Jésus,
qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra
de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel. " cependant, a priori, cette Parousie ne sera pas alors un nouvel
abaissement de la divinité mais l’accomplissement, la récapitulation,
l’exaltation de l’ensemble de la création dans la majesté divine. |
L’avenir peut paraître sombre pour
notre terre à court et moyen terme et certains ne se privent pas de parler de
situations apocalyptiques mais nous proclamons à terme notre espérance en
l’apocalypse i.e. la révélation ultime de Dieu et notre divinisation avec
Lui. |
En attendant ce jour, nous ne sommes
pas seuls et abandonnés ; non seulement Dieu Jésus reste présent parmi
nous sous différents modes (son Corps que nous formons, son eucharistie etc.)
mais encore Dieu l’Esprit nous a été à jamais envoyé du ciel et Il vit en
chacun de nous. Ap
22,17.20 L'Esprit et l'Epouse disent : "Viens !" [.] "Oui, mon retour est proche !"
Amen, viens, Seigneur Jésus ! |