Homélie du dimanche 30 juin 2024, 13ème TO B : qu’elle soit sauvée et qu’elle vive.

Le récit évangélique d’aujourd’hui est inhabituel puisque il nous présente comme 2 évènements distincts, la guérison d’une jeune fille et celle d’une femme d’âge mûr, mais imbriqués l’un dans l’autre : les 2 guérisons ont donc sans doute en lien ; d’ailleurs la jeune fille à 12 ans et la femme est malade depuis 12 ans… quelle coïncidence !

 

Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité.

 

Nous sommes en présence d’un père aimant mais qui, probablement, se refuse inconsciemment à voir grandir sa fille, à la laisser entrer dans le monde des adultes.

12 ans, c’est plus ou moins l’âge des 1eres règles, de l’accueil de la capacité à donner la vie, à devenir mère.

 

Le père perd son enfant faute de pouvoir accueillir en elle la fille adulte, la future mère.

Il implore Jésus pour sa « fille, encore si jeune » quga,trio,n  mais à la fin Jésus lui redonne une « jeune fille »  kora,sion  (on dirait de nos jours une adolescente)

Pas encore une femme, une mère, mais déjà plus une enfant.

 

Refuser de grandir, de vieillir, pour soi-même ou pour un tiers, c’est tuer la vie elle-même : ne pas accepter de vieillir, c’est forcément mourir trop tôt. Or la vie est faite pour être vécue : du début jusqu’à sa fin naturelle.

De même, il ne peut y avoir de vrai mariage sans désir d’accueillir et de transmettre la vie, si c’est possible, sous peine de devenir sinon une union mortifère.

 

une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…

 

Je ne suis pas médecin, mais je crois qu’on peut comprendre ici un dérèglement du cycle menstruel normal rendant de fait la femme gunh. en question stérile.

Remarquons qu’après sa guérison Jésus lui dit « Ma fille, ta foi t’a sauvée.

Fille  Quga,thr le même mot que pour « fille, encore si jeune » et non encore menstruée du premier récit !

 

La femme d’âge mûr est renvoyée à sa jeunesse et à la possibilité comme « à venir » de vivre à nouveau mais de manière saine son passage à l’âge adulte avec la capacité véritablement offerte cette fois de devenir enfin mère.

 

Prions pour les couples, de plus en plus nombreux semble-t-il, qui n’arrivent pas à avoir les enfants qu’ils souhaiteraient engendrer.

Qu’ils découvrent, le cas échéant, d’autres manières d’être féconds et porteurs de vie !

 

Notre Dieu est le Dieu de la vie ! la source de la vie ! et il nous a créés à son image pour vivre selon sa ressemblance : Gn1.31 Dieu vit tout ce qu'il avait fait : cela était très bon.

Jésus, Dieu fait homme, l’a cependant proclamé en restant lui-même célibataire et sans enfant selon la chair : la vie c’est bien plus encore qu’une simple transmission biologique.

Béni soit le Dieu des vivants ! béni soit son Esprit Saint qui nous vivifie ! cf Jn6.63