Nous fêtons aujourd’hui l’Assomption de la Vierge Marie, i.e. sa montée au ciel, au terme de sa vie terrestre, en son corps et son âme.

Mais il ne s’agit pas pour Marie de simplement continuer auprès de Dieu la vie, en son corps et son âme, tel qu’avant sur terre.

Préliminaire :

Le Nouveau Testament est focalisé sur la Personne de Jésus et les débuts de l’Église : le NT ne s’intéresse pas plus à la fin de vie Marie qu’à celle de Pierre ou de Paul dont il ne parle pas…

Les textes choisis pour la liturgie du jour ne concernent donc  Marie en son Assomption : on a entendu le récit de la Visitation et ainsi que l’allégorie féminine de l’Église dans l’Apocalypse.

La Bible contenant toutes les vérités de foi nécessaire au salut, force est de constater que le dogme de l’Assomption n’en est pas une, quoique étant vrai et utile.

L’Assomption : montée de Marie au ciel au terme de sa vie terrestre, en son corps et son âme.

Au terme de sa vie terrestre : nos frères orthodoxes disent que Marie c’est simplement endormie, endormie dans la mort = Dormition.

Montée au ciel  // Jésus est descendu aux enfers. (symbole des apôtres)

Les enfers ou shéol étaient le lieu où les morts attendaient la résurrection (simple lieu d’attente, sans flamme ni démon : ne pas confondre avec l’enfer). Jésus à sa mort est descendu dans ce lieu d’attente et d’espérance et ressuscitant, en est ressorti avec tous les morts : les enfers sont maintenant vides et ne servent plus à rien.

Depuis, lorsque nous mourrons, nous ressuscitons directement avec l’espérance de la vie éternelle.  

En son corps et son âme //  Je crois [.] à la résurrection de la chair (symbole des apôtres)

Que ce soit dès le moment de notre mort ou pour plus tard (certains parlent d’une seconde résurrection), nous disons que nous croyons à la résurrection des corps, à la résurrection de la chair…

Cette fois s’enracine dans le tombeau vide de Jésus, ressuscité avec son Corps ; et cette réalité de foi s’applique aussi à nous, c’est ce que manifeste l’Assomption de Marie :

en premier, le Christ,et ensuite, lors du retour du Christ,ceux qui lui appartiennent.

Marie est les prémices de notre résurrection en Christ.

Elle est la « Première en chemin » ; Jésus étant le Chemin.

La différence entre nous et Marie, c’est que Jésus a voulu éviter au cadavre de sa mère, la pourriture et un éventuel trafic de reliques…

Tel n’est pas notre lot commun :

1Co15,42 Ainsi en va-t-il de la résurrection des morts: on est semé dans la corruption, on ressuscite dans l'incorruptibilité;

on ressuscite dans l'incorruptibilité;

Autant dire que la résurrection des corps ou de la chair n’a rien à voir avec une simple réanimation !

On dit que nous sommes faits de poussières d’étoiles et certains de nos atomes ont peut-être appartenu au corps de qq’un d’autre avant nous…

Ressusciter avec un Corps, c’est ne pas être une sorte de fantôme, une âme errante,

c’est pouvoir rencontrer Dieu en tant que Personne à part entière :

« face à face, comme un homme parle à son ami, » Ex 33,11

En attendant, et puisque, à la différence de Moïse, dans notre chair mortelle nous ne pouvons pas voir Dieu en face, contemplons auprès de Lui la Vierge Marie.

1Co 15,41 Autre l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune

Marie brille pour nous de l’éclat même Dieu.